La sauvage vallée du Taurion, de Bourganeuf à Châtelus-le-Marcheix
Comme vous êtes de grands amateurs de nature sauvage, nous vous emmenons (ci-dessous) à la découverte des vastes espaces du grand ouest creusois. Vous pourrez y enchaîner de nombreuses ballades, à pied, en vélo ou à cheval, voire (à défaut) en voiture (avec l'essence à bientôt 2 €uros le litre...).
Votre première randonnée démarre à l'extérieur de Bourganeuf (tout en bas). Un rond-point y dessert 3 routes qui partent vers Limoges, Bourganeuf et Châtelus-le-Marcheix. Celle qui vous intéresse est la minuscule D8 que, en vélo, à cheval ou en voiture (...), vous devez ne pas perdre jusqu'à Châtelus-le-Marcheix (environ 15 km).
Après quelques ruraux méandres bitumeux, vous traversez la forêt domaniale de Mérignat puis descendez vers le manoir de Villemontheix que borde un petit lac de montagne aux eaux vertes ou bleues, selon l'humeur du ciel et du soleil. La D8 vous ménera ensuite à le Mastonnin, avant de plonger vers le lac de l'Etroit et Châtelus-le-Marcheix.
Le pont rond qui enjambe le lac étant traversé, plusieurs randonnées pédestres s'offrent à vous, sur la droite, en direction des gorges du Taurion et, en amont, du barrage et du lac de Roche Talamie. Si vous êtes avec votre petite voiture (...), laissez-la refroidir sur le petit parking de la petite plage, après le pont rond.
La D5 remonte dans Châtelus-le-Marcheix où elle tourne et vous conduit, sur votre droite, en direction de Mourioux-Vieilleville. Deux kilomètres plus loin, n'hésitez pas à vous engager dans cette improbable route que vous quittez dés que possible pour prendre une fois encore à droite. Vous atterrissez au hameau de Saint-Alaix.
Si vous êtes avec votre petite voiture (...), il y a de quoi en garer 3 ou 4 et, pour les chevaux, il y a de l'herbe. Laissez également les vélos car la suite, le circuit du Pic Noir, se fait exclusivement à pied. Ce sentier qui est, lui aussi, dans la ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intéret Écologique et Faunistique de France) de la vallée du Taurion, ne peut se pratiquer qu'à pied.
Cette confortable piste descend en zigzaguant jusqu'à la rive du lac, avec un dénivelé d'une bonne quarantaine de mètres. Tel un chemin de croix écologique, des panneaux pédagogiques le ponctuent, lesquels pourront également servir de prétextes à des haltes réparatrices lorsque vous remonterez.
Cette sainte lecture vous propose de rencontrer le pic noir, l'engoulevent, le lézard vert, la chouette hulotte, la vipère aspic, l'épervier, le sittelle torchepot et le pinson. Mais, ce qu'elle ne vous dit pas, c'est que les feuilles mortes sur lesquelles vous marchez sont terriblement bruyantes ! Et comme les animaux sauvages sont loin d'être sourds...
(Rappel : cliquez sur les photos pour les aggrandir)
LES CASCADES D'AUGEROLLES
Après avoir fait le plein d'essence et les niveaux, vous quittez Bourganeuf...
Vous ne le saviez pas mais vous avez été téléporté dans cette belle ville !
Vous roulez paisiblement sur la D8, au milieu des forêts de résineux et de hêtres, en direction de Royère de Vassivière.
soudain, vous arrivez à Le Compeix. Là, vous guettez les panneaux indicateurs "cascades d'Augerolles" et empruntez la D58 (direction Saint-Pardoux) jusqu'au petit parking.
Jadis, la vallée "alvéole" d'Augerolles était faite d'humides pâturages, de tourbières, d'une multitude de petits et grands ruisseaux et de cascades. Mais, petit à petit, la forêt magique et mystérieuse reprend le dessus. Prenez garde !
Hier aménagée avec soin, la vallée s'orne toujours d'un beau réseau de canaux. Ils irriguaient les parcelles cultivées et alimentaient en eau les villages et les moulins. Certains ont été installés par ces galopins de gallo-romains.
Le moulin à eau d'Augerolles est construit en pierres sèches (un comble). Le sol est fait de dalles de pierre qui reposent sur des poutres en granite entre lesquelles coule l'eau-énergie.
Dans les champs était cultivé le chanvre. Les tiges étaient amenées au moulin et y étaient assouplies, peignées, filées, blanchies et, enfin, portées au tisserand qui en faisait du linge de maison ou de corps. Les graines, broyées, procuraient de l'huile. Les restes nourrissaient le bétail. "Faut pas gâcher !"
La tourbière communale d'Augerolles fut exploitée jusque dans les années 50. La tourbe était un combustible de chauffage de mauvaise qualité... Mais, pour les villageois, elle présentait l'avantage d'être gratuite !
Le Compeix, jusqu'en 1930, est un honnête centre d'exploitation et de taille du granite. Il y aura jusqu'à 80 ouvriers qui y travailleront durement, et ce jusqu'en 1870. Ils gagnent très bien leur vie mais, atteints de silicose pour la plupart, ils la perdent aussi beaucoup.
En longeant la rive droite du Grand Ruisseau, vous pourrez admirer les innombrables et somptueux cadeaux que dame nature nous offre ici et là...
Et s'il vous reste encore quelques envies de vous émerveillez toujours plus, "poussez" jusqu'à Royère-de-Vassivière où vous prendrez la D3 jusqu'à La Rigole du Diable. Sinon, patientez un peu... MARCHOUCREUSE 23 vous en parlera...