CONFRERIES (RELIGIEUSES) ET FRANC-MACONNERIE

Au Moyen-Âge, il y a beaucoup de pauvres mais les aides sociales n'existent pas. Le clergé catholique a alors l'idée d'inculquer à ses ouailles aisées qu'aider son prochain en le nourrissant est un pieux devoir qui permet d'obtenir une place au paradis. Si elle préfère, l'ouaille en question peut acheter cette place en faisant des dons à l'Eglise (et/ou en lui léguant tous ses biens) !

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Le clergé catholique s'enrichit alors trés vite et peut, à moindre frais, faire lui même la charité à ses pauvres. Puis, lorsqu'arrive la fin du Moyen-Âge, la bourgeoisie des villes et des bourgs reprend l'astucieuse idée de l'Eglise et des "confrèries laïques" (de marchands, d'artisans, de médecins, d'avocats et d'autres corporations) voient le jour pour défendre... leurs intérêts.

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En effet, ces confréries (qui ont obtenues droit d'existance auprès de la noblesse) n'aident que leurs membres. Ces derniers étant trés croyants, chaque confrérie se place sous la protection d'un saint (dans les campagnes, c'est celui de la paroisse). La confrérie organise alors (juste avant l'heure de la messe) des spectacles devant l'église : théâtre, bals traditionnels et fêtes diverses.

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Riches et pauvres peuvent se mêler au sein d'une même confrérie, du moment que tous payent leur droit d'entrée ! Toutefois, le titre de roi ou de reine de la confrérie revient à qui en a les moyens (car ce titre est vendu au plus offrant !). Il et elle s'offre ainsi le privilège de défiler derrière la statue du saint, de présider les divers banquets et les fêtes, et d'ouvrir les bals.

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Une partie de l'argent reçu par la confrérie est offerte à l'Eglise, une autre servant à payer les frais des festivités. Le reste est mis de côté pour aider les "frères" dans le besoin et les "frères" qui souffrent de maladies (ainsi qu'à payer les messes des enterrements). Tous les membres sont tenus d'être présents à la fête annuelle, à chacun des banquets et aux enterrements des "frères"...

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L'absence d'un "frère lui vaut une lourde amende ! Au fil des années, les confréries du Limousin s'affranchissent de la mainmise de l'Eglise et vont jusqu'à se passer de la présence d'un prêtre lors de leurs rassemblements. Evidemment, le clergé s'en irrite et, au 16ème siècle, il crée des confréries purement religieuses pour torpiller celles qui s'éloignent de l'Eglise.

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Elles ont pour noms confrérie du Rosaire ou du Saint Sacrement mais les plus célèbres seront celles des Pénitents, qu'ils soient Noirs, Blancs, Gris ou Bleus. Ces nouvelles confréries ne font ni fête ni banquet. Seulement pénitence (d'où leurs noms, comme vous l'aurez compris) ! Les pénitents défilent en costumes, le visage masqué pour préserver leur anonymat.

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Les bourgeois fortunés sont bienvenus parmi les Pénitents et deviennent membres de pères en fils. Les nouveaux venus doivent quant à eux être parrainés, doivent acheter un costume couteux et payer un droit d'entrée trés élevé. C'est pourquoi les Pénitents font en trés grande majorité partie d'élites bourgeoises. Mais, en 1789, toutes les confréries sont interdites.

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Elles réapparaissent cependant au 19ème siècle et sont toujours trés pieuses. La confrérie du Saint Sacrement regroupe désormais les élites régionales catholiques et vend à ses membres d'onéreux batons de procession dédiés au Saint-Sacrement. En Limousin, la confrérie du Rosaire comprend 300 membres qui parcourent les campagnes pour secourir leurs contemporains...

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Stimulés par Pauline Jaricot, fondatrice de la confrérie du Rosaire, les "confrères" visitent les malades pour leur apporter un soutien moral, les préparer à la mort (et assister à leurs funérailles). En 1905, les processions religieuses sont interdites et beaucoup de confréries disparaissent (celles qui subsistent aujourd'hui participent -tous les 7 ans- aux Ostentions limousines).

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Tout aussi étonnant que celà puisse paraître à certains, les anciens membres des confréries ont massivement rejoints des loges de Francs-Maçons (autrefois trés influents en Limousin) où ils et elles retrouvent banquets et entraide... entre les seuls Francs-Maçons ! Quelques confréries laïques survivent en Creuse qui, à priori, se contentent de faire bombance !

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Comments

[Tine]

Francs-maçons autrefois très influents dans le Limousin ? mais qui a travaillé dans le milieu du bâtiment et des marchés publics sait très bien que les francs-maçons creusois et limousins sont toujours bien présents.

[piozou]

toujour super!! bravo pour l'histoire... de France, et du Limousin!