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MARCHOUCREUSE 23
13 novembre 2020

MARCHOUCREUSE SE TELEPORTE SECRETEMENT...

A Bourganeuf, nous aurions pu prendre la D940 pour plonger plein sud jusqu'à Peyrat-le-Château et Eymoutiers mais, confinement oblige, nous avons finalement choisi de nous téléporter (essayez, vous verrez : c'est trés confortable et... tellement plus rapide !). Nous nous rematérialisons donc à Eymoutiers où nous optons pour des tenues invisibles (par modestie, dirons-nous)...

L


Nos premiers amours (platoniques) avec Eymoutiers date d'il y a 20 ans et chacune de nos visites aura été ponctuée d'une découverte dont sont riches la ville et son histoire. Mais (trève de bavardages) téléportons-nous en 1207 (oui, aujourd'hui, rien ne nous est impossible !) qui est l'année où les chanoines d'Eymoutiers reçoivent de l'évêché de Limoges l'autorisation de fortifier l'église collégiale...

D


Des fossés viennent alors protèger l'église, tandis que des maisons (accolées les unes aux autres) sont construites pour former une ceinture protectrice autour de l'édifice (sympas les habitants !). Puis, en 1428, l'autorité religieuse (qui administre la ville) accorde aux Pelauds (désolé, c'est le nom des habitants d'Eymoutiers !) le droit de construire des remparts et des fossés autour de la cité...

F


Les fossés qui entourent l'église sont aussitôt rebouchés et toutes les maisons se trouvant sur le tracé de la future enceinte fortifiée sont rasées. En contrepartie, de nouvelles demeures sont construites à l'intérieur des remparts, pour reloger les familles dont les maisons ont été détruites, ainsi que pour celles qui habitent à l'extérieur de la fortification (du coup, tout le monde sera à l'abri !).

E


Le moyen-âge est aussi la période où Eymoutiers voit naître plusieurs moulins, installés au bord de la Vienne. L'énergie hydraulique (qui est gratuite) permet aux meniers de moudre du blé, de préparer les peaux des (nombreux) tanneurs, de produire de l'huile, du cidre ou encore de carder la laine. Mais les crues détruisent souvent ces moulins (et leur reconstruction n'est pas gratuite, elle !).

P


Restons au bord de la Vienne où, au moyen-âge encore, les Pelauds (toujours eux) traversent la rivière en nau (un mot occitan qui veut dire barque) à un endroit où se trouve un terrain qui a été nommé "pré de Lanaud" (aujourd'hui, y a été aménagé un joli petit parc arboré). La traversée en barque cède ensuite la place à un robuste pont en pierre, qui fut construit aux alentours de 1569.

O


En 1790, les soeurs de l'ordre des Ursulines logent dans leur couvent, situé en face du pré de Lanaud (où elles s'occupent depuis des décennies de l'éducation scolaire des jeunes filles pauvres d'Eymoutiers). Cet été là, de jeunes garçons se baignent nus... en face du couvent. Outrée, la mère supérieure se plaint auprès du maire, lequel prend un arrêté d'interdiction (qui ne sera jamais appliqué).

Q


Eymoutiers est sous le patronage d'un saint et d'une sainte (et comme vous voulez savoir pourquoi, nous allons donc vous le dire) : au 11ème siècle, l'église est érigée sur les ruines d'un monastère carolingien où a été trouvé le tombeau de Saint Psalmet. Les Pelauds vouent par ailleurs un culte à Sainte Anne et ils ont parsemé les rues d'alcoves où s'abritent des statuettes de la sainte.

I


Les habitants semblent d'ailleurs bien aimer ce qui est double. Ainsi, certaines places et rues portent 2 noms (l'ancien et le nouveau... faut pas gâcher !). La rue Grande, rebaptisée rue de la République, est jusqu'en 1850 la principale artère de la ville. Délaissée pour plus large qu'elle, elle n'en possède pas moins l'un des derniers greniers à claire-voie où séchaient jadis des peaux...

C


Car la ville d'Eymoutiers possède, au 17ème siècle, de nombreuses tanneries... et une puissante confrérie de maîtres-tanneurs. Pour y être admis, il faut commencer par offrir de la cire (qui servira à confectionner des bougies pour éclairer l'église). La confrérie organise une fête annuelle, qui dure 3 jours, et prépare également au moins 5 banquets par an... pour engranger de l'argent !

G


Les recettes de la confrérie permettent de subvenir aux besoins de l'hospital, servent à nourrir les pauvres et également à prendre soins des "infirmes du métier" de tanneur. Mais retournons au 19ème siècle... Le 5 janvier 1881, le président Sadi-Carnot expédie son sous-secrétaire d'état à Eymoutiers, lequel arrive en train pour inaugurer une belle gare toute neuve.

A


Moderne, elle possède même un local où chauffent les "bouillottes", destinées à être installées sur le sol des compartiments pour réchauffer les voyageurs. Le jour de l'inauguration de cette gare, la ville est fortement enneigée. Mais le banquet de 120 personnes, organisé par la mairie, est maintenu (et il y est alors -prématurément- annoncé le prolongement de la ligne jusqu'à Bourganeuf).

K


Plusieurs lignes de trains, qui sont induement nommés "tramways", rayonnent autour de la ville de Limoges, telle celle qui relie la capitale régionale à Oradour-sur-Glane. La N°4, quant à elle, va de Limoges à Peyrat-le-Château en passant par Eymoutiers. Elle raccordera utilement Eymoutiers à Limoges à partir de 1913 (et les trains y circuleront jusqu'en janvier 1949).

B


Pendant la 1ère guerre mondiale, le propriétaire de la fabrique de chemises d'Eymoutiers stoppe la production et transforme son usine en hôpital militaire. Assistant les chirurgiens et les infirmiers militaires, son épouse et ses filles apportent alors bénévolement leur secours aux soldats blessés. Eymoutiers va d'ailleurs être plutôt lourdement saignée par ce conflit...

J


Entre 1914 et 1918, la ville perdra 244 hommes, auxquels il convient d'ajouter les disparus et les invalides. En 1919, meurtris par la guerre, les électeurs votent socialistes à 62% et le docteur Jules Fraisseix devient maire d'Eymoutiers. Puis, en 1920, les élus socialistes deviennent communistes et s'opposent vivement à la pose d'une plaque commémorative dans l'église.

H


En 1922, le maire et le conseil municipal préfèrent inaugurer un monument aux morts, érigé sur la place Jean Jaurès (anciennement nommée place Notre Dame). Ensuite, copiant le Creusois Victor Cope, Eymoutiers créée à son tour une coopérative boulangère (pour nourrir la population qui a faim). En souvenir, la place du Cloitre est rebaptisée place des Coopérateurs... en 1968.

M


Nous aurions aussi pu vous citer la place du Marché (rebaptisée place des Bancs avant d'être re-rebaptisée place de l'Ancienne Mairie) ou encore la place d'Armes (rebaptisée place du Champ de foire, avant de devenir la place Stalingrad) mais notre crédit de téléportation touchant à sa fin, nous avons dû nous rematérialiser en Creuse (en attendant notre réapparition, faites donc un petit tour sur www.visit-eymoutiers.fr)

N


 

 

 

 

 

 

 

 

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