Avec la mine de Bosmoreau, les creusois ont de la veine !
L'aventure commence en 1784, après que le sieur de Cosnac ait découvert 5 veines de charbon à Bosmoreau : Louis XVI l'autorise à l'extraire et l'exploitation commence avec les moyens rudimentaires de l'époque. Puis, en 1825, un industriel du nord de la France reprend l'affaire. Il fore 3 puits et découvre 8 nouvelles veines. La production annuelle oscille alors entre 24.000 et 32.000 tonnes... avant de s'effondrer.
En 1940, il y a pénurie de charbon en France. Un négociant de Clermont-Ferrand reprend la concession et fait procéder à des sondages. Une riche couche de houille est découverte à seulement 3 mètres de profondeur. Puis, en 1942, de Montgolfier, papetier dans les Alpes, rachète l'exploitation. Il investit dans du matériel moderne et d'efficaces marteaux-piqueurs et un compresseur font leur apparition sur le site.
Une noria de camions va et vient entre la mine et la gare de Bosmoreau-les-Mines (distante de 3 kilomètres). De Mongolfier embauche et, à la fin de 1947, il y a environ 100 mineurs (partiellement recrutée à Bourganeuf et à Saint-Dizier-Leyrenne). La mine est à ciel ouvert car le charbon est à la surface. Le travail s'en trouve facilité et chaque mineur sort 2,4 tonnes de houille par jour. En 1948, 2 pelleteuses sont mises en service...
Elles déversent le charbon sur un tapis roulant qui l'amène ensuite directement dans les camions. Des puits de 30 mètres sont forés autour de la mine et 300.000 tonnes supplémentaires sont alors découvertes. Des galeries sont également creusées et de nouvelles veines sont trouvées. Les experts estiment que la houille disponible doit avoisiner (plus ou moins) les 8 millions de tonnes ! Il est alors envisagé d'installer sur place une usine...
Les installations nouvelles serviront par la suite à fabriquer des boulets et des briquettes d'anthracite. Pour l'heure, le charbon part par la voie ferrée jusqu'à Bordeaux (via Vieilleville et Limoges). Chaque jour, un train de 200 tonnes quitte Bosmoreau... Sachant que la mine en contient quelques 8 millions, les habitants de Bosmoreau et de Bourganeuf pensent avoir du travail pour plus d'un siècle (c'est mathématique, n'est-ce pas ?).