Pélerinage, foire ou... hypermarché ?
A l'époque gallo-romaine, personne n'habite là. Une voie romaine, construite 484 jours plus tôt (environ), passe à proximité de la fontaine du Pin. Son eau doit posséder quelques vertus magiques car, depuis longtemps, les voyageurs viennent de loin pour la boire. Et puis, voilà y pas que le christianisme déboule et que, pour récupérer le "business" du miraculeux, il y construit une chapelle qu'il dédie à Saint-Jean-Baptiste !
"Où sommes-nous ?" vous demandez vous fiévreusement... A la frontière du Berry, du Poitou et de la Marche. Plus précisément à Les Hérolles (commune de Coulonges, au croisement de ce qui deviendra la D123 et la D10). En 1484, les pèlerins sont de plus en plus nombreux à venir (le 24 de chaque mois) aux rassemblements du Pin Trémoulhois, seigneurie du château du Pin. Cela attire de nombreux marchands et 2 ou 3 bâtisses se sont même construites là.
Au fil des siècles, le spirituel cède peu à peu la place au temporel. En 1868, le rendez-vous devient officiellement mensuel. Une bonne grosse foire et un bon gros marché se tiennent désormais le 29 de chaque mois. Le succès aidant, Les Hérolles ne comptent pas moins de 22 hôtels en ce début de 20ème siècle. Un vrai Monopoly ! Mais attendez, ce n'est pas fini...
EN CLIQUANT SUR LES PHOTOS, NON SEULEMENT VOUS LES AGGRANDISSEZ MAIS, EN PLUS, VOUS EN DECOUVREZ LES TITRES HAUTEMENT POETIQUES !
Nous voici désormais parvenu au siècle des fonds de pensions et autres joyeusetés (le 21ème au compteur) : la Foire et LES Marchés des Hérolles s'étalent désormais sur 11 hectares. 400 exposants proposent chaque mois de l'utile, du farfelu et du superflu à quelques 2000 visiteurs, acheteurs ou touristes (plus un Marché à la volaille de Noël, le 18 décembre).
Nous, MARCHOUCREUSE 23, nous sommes dit "Bon, c'est à l'étranger mais... une visite s'impose !". Et nous y avons été en chantonnant, la,la,la ! Nous dédions d'ailleurs notre visite parmi ce grouillement de plusieurs centaines de petits producteurs, marchands de tout, de rien et même de chinoiseries, à... Valérie (du jardin de La Sagne).
Comme nous sommes à l'étranger, le parking est payant... A quelques mètres, se tient le marché volailler, bouillonnant de diversité. " -Vous me vendez pas des poulets qui crèvent tout de suite, hein ? -Ah ben non, pas à vous, pensez donc ma p'tite dame !"
Nous cherchons ensuite la Foire au bestiaux... Oh ! Des gaufres hollandaises faites par des hollandais ! Et là, un jeune homme fait des démonstrations de nettoyage avec un balai magique. Un marchand de faitout repère les appareils photos : "Vous êtes de France 3 ?" Nous lui répondons finement : "Non, de France 0 !" (son regard reste perplexe : il ne doit pas connaître cette chaîne).
Soudain, gargouillis de ventre : il fait faim. Ce ne sont pas les snacks ni les gargotes qui manquent, oh que non ! Nous commandons des andouilles aux oignons et des frites. Le grand beau et la douceur de l'air nous invitent à nous asseoir sur des chaises étrangement mouchetées. En face, les vendeurs de pinard s'expliquent à coups de gros mots.
Nous repartons gaillardement. Des chevaux et des poneys prient en attendant la fin du calvaire. Les moutons, dans leur camion, croient déja sentir l'odeur de la pâture. Soudain, re-gargouillis de ventre... le pélerin, lui, se demanderait si l'huile (de cuisson des andouilles) était mal sainte ? Nous, nous noyons ce mystère sous un salvateur café noir.
Un marchand de tee-shirts nous interdit de les prendre en photo (?). Des gamins s'amusent à passer à travers les pneus de tracteurs. Les exposants commencent à remettre le stock dans la camionnette. Les pyjamas couleur camouflage et les pièges à rats ne se sont pas vendus... Bon, et si on rentrait en Creuse ?
La cité médiévale de Saint-Benoit-du-Sault
En ce jour pétillant de soleil, nous vous emmenons aux portes du Parc Naturel de la Brenne. Après Azerables, vous passez bravement par dessus l'autoroute A 20 et, par la D 10, parvenez tranquillement à Saint-Benoit-du-Sault. (Laaa ! Calmez-vous ! Tout va bien ! On vous ramènera en Creuse, c'est promis !) Au point culminant de ce bourg, vous trouvez un vaste parking et l'Office de Tourisme Cantonal où vous pourrez demander un plan (bien utile).
De minuscules et moyen-âgeuses ruelles (dont certaines sont pavées de calades en galets) vous permettent de circuler, à flanc de colline, au milieu de demeures médiévales souvent imbriquées les unes dans les autres. Vos pas vous conduisent ensuite, immanquablement, vers l'église du 14ème siècle, blottie contre le massif prieuré.
Perché sur son promontoire, Saint-Benoit-du-Sault domine la paisible vallée du Portefeuille. Ce ruisseau alimente un vert étang, lequel baigne le pied de l'ancien prieuré (devenu, depuis 1934, colonie de vacances pour petits parigots puis, aujourd'hui, lieu culturel).
Au 10ème siècle, des moines bénédictins abandonnent Sacierges-Saint-Martin et s'installent à Salis (Saint-Benoit-du-Sault) qui, grace à son relief, permet de se défendre plus facilement contre les attaques des barbares. Quelques siècles plus tard, les vicomtes de Brosse, eux aussi, apprécient Saint-Benoit-du-Sault (probablement pour sa vue imprenable).
Pendant la révolution française, les 1200 habitants sont chaudement invités à changer le nom du bourg et, surtout, à retirer celui du saint. Docilement, la commune devient (provisoirement) Mont-du-Sault. Aujourd'hui, la population de Saint-Benoit-du-Sault avoisine péniblement les 700 âmes... avec une majorité de vieilles dames dont la principale activité semble être la promenade du chien dans les ruelles médiévales. Bref, un conseil : regardez où vous mettez les pieds !
L'avant avant avant avant dernière séance du cinéma d'Aigurande
Whaou ! Ce soir, séance cinéma dans la minuscule ville d'Aigurande ! Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, Aigurande possède toujours UNE VRAIE salle de cinéma (cette phrase surprendra sûrement ceux de nos lecteurs qui habitent dans de gigantesques mégapoles et n'ont que l'embarras du choix quand ils veulent se "payer une toile") ! Pour l'heure, c'est une séance spéciale qui nous attend : projection du film "Tous au Larzac" (de Christian Rouaud) suivi d'une rencontre-débat et, ensuite, d'un verre de l'amitié et buffet (avec les quiches, cakes et autres tartes que l'on nous a invité à apporter).
Auparavant, quelques mots sur l'histoire du Cinéma Moderne d'Aigurande... Il a été construit en 1950. Plusieurs fois renové, plusieurs fois fermé, il est aujourd'hui toujours héroïquement en activité ! Dans le hall trône l'ancien projecteur des débuts. La cabine en bois où sont vendus les billets est, elle, toujours en service. Le Cinéma Moderne poursuit aujourd'hui sa chaotique carrière grâce à la volonté farouche de bénévoles et du professionnel indépendant qui a repris l'exploitation de ce cinéma municipal de 350 places.
Ah, le film démarre ! Nous sommes en 1971. L'armée veut expulser les agriculteurs du plateau du Larzac pour en faire un camp. Les agriculteurs refusent et découvrent la solidarité. La bataille se déroule sur le terrain juridique et foncier mais le collectif paysan tient bon. Année après année, les combats pacifiques, les manifestations de tracteurs, les rassemblements monstres de sympathisants et les envahissement de Mairies à l'aide de moutons se succèdent. Hélas, les militaires prennent peu à peu l'avantage...
Arrive alors le mois de mai 1981 : François Mitterand est élu président de la République Française... Comme il l'a promis, il annule l'extension du camp militaire ! Après 10 ans de luttes, c'est la victoire ! Celles des agriculteurs nés sur le plateau et "catholiques qui votaient à droite", celle des maoistes, celle des bergers, celle des objecteurs de conscience, celle enfin de toutes celles et de tous ceux qui, par centaines de milliers, se sont mobilisés dans toute la France pour le Larzac.
La lumière se rallume dans la salle. Ni José Bové, ni François Hollande ne sont arrivés : le débat commence donc sans attendre. Un agriculteur affirme que son actualité est la lutte contre la disparition des terres agricoles. Le micro circule... Un autre intervenant regrette le manque de solidarité de nos contemporains. Le micro circule encore... Lui est un ancien maoiste qui a été manifester contre la suppression de la retraite à 60 ans. Un autre affirme (trop) fièrement qu'il est faucheur d'OGM. Une femme parle de l'espoir que fait naître en elle le mouvement mondial des indignés...
L'animateur propose ensuite que nous buvions le verre de l'amitié. Ah ! Enfin ! Il est tard, il fait faim ! Nous dégustons les quiches, les cakes et les gâteaux que nous avons apporté et mis en commun. Le cidre, le jus de raisin, la bière et le vin arrosent les discussions qui s'instaurent. Des parents nous racontent l'angoisse qui les tenaille : leurs enfants sont partis loin, à l'aventure, à la découverte du vaste monde... Si ça se trouve, ils n'ont jamais mis les pieds au Larzac ?
Moralité : longue vie au cinéma rural ! Quiche et pinard, même combat !
Ciném'A.J. tel : 02 54 06 47 63 mail : cinemaj@wanadoo.fr
Eguzon fête calmement la châtaigne
Aujourd'hui, nous voguons pour Eguzon et sa "Fête de la châtaigne". Une étonnante chaleur fait vibrer le bleu ciel de ces derniers jours d'octobre. Les feuillages ont enfin fait crépiter les couleurs du feu. Les ors tintent, les fauves rugissent, les roux pètent et les oranges pelurent...
(MARCHOUCREUSE 23, c'est de la poésie avec de vrais morceaux à l'intérieur !).
Les berrichons d'Eguzon ont soigné la présentation : pancartes en châtaignier au dessus des "échoppes", bérets couleur châtaigne pour les organisateurs, affichettes châtaigne, etc... Tout est châtaigne ! Les tentes blanches des artisans de la châtaigne entoure l'église tandis que, plus loin, celles du salon de la rando s'étalent dans le parc de la Mairie.
Ici et là, de gros poêles sont chargés de griller 1 tonne de châtaignes en 2 jours. Une rumeur insidieuse se répand : cette année, elles sont plutôt véreuses. "Rapport à la chaleur climatique". L'animateur de Radio France Berry monologue sur son grand podium où il parait bien seul. Les enfants s'émerveillent du travail du tourneur sur bois (de châtaignier). Une autre magicienne, la maquilleuse, trace des arabesques sur les joues des petites filles et fait des têtes d'Halloween aux garçons... Même pas peur !
Sous leurs bérets châtaignes, les dames du jury du prix de l'inventivité notent les exposants. Ailleurs se déroule un concours de gâteaux et confitures à la... châtaigne, ouuui ! Quinze tonnes de pommes ont été pressées sur place et ont fourni quelques 5000 litres de cidre bien sucré. De quoi (attention) prendre de la bouteille ! Les Fruits de la Sédelle discutent avec Marie, de Crozant. Ensemble, nous nous étonnons de récolter des framboises en cette saison.
La banda "La châ...telaine" ouvre le salon de la rando en fanfare ! Les notables, après leurs discours, vont pouvoir boire un vin d'honneur. Village Vacances Famille nous affirme que la crise frappe déjà durement le tourisme et, notamment, la clientèle populaire des VVF. L'animateur de Bénévent-l'Abbaye et de son scénovision 3D gesticule et capte l'attention de tout un public fasciné. Face à lui, une impressionnante brochette de 6 animatrices de la Haute-Vienne mijote à l'étouffé.
Une belle salle d'exposition accueille les oeuvres du juif allemand Jacques Riby (1920-1970), ses radeaux aux pierres claires et ses esquisses poétiques. La veille, la randonnée nocturne (qui a drainée plusieurs centaines de personnes) s'est achevée par l'embrasement (volontaire) d'un de ses radeaux, sur un étang proche d'Eguzon.
Il est 12h.05... L'église sonne midi. Une foule très patiente fait la queue devant les grilles de La Marmite à Paulot. A côté, la boulangerie fait office de fast-food (en français dans le texte) et ne désemplit pas. Les vieux remparts cernent la Mairie. Une belle, enlunettée de noir, prend position pour faire le plein de cette douce chaleur. Hummm...
Là-bas, un si gentil pépère peste et râle parce qu'il ne trouve pas de place pour garer sa voiture. C'est bête de s'énerver par une si belle journée ! Si ça se trouve, dans quelques jours, il pleuvra, il fera froid et, comme le dit Jo : "le lac aura pris feu !"
MARCHOUCREUSE 23 A BEAUCOUP AIME :
CREATIONS LA BUENA ONDA 23160 SAINT SEBASTIEN
CERAMIQUES ORTEGA 36200 ARGENTON SUR CREUSE
MUSEE DE LA VALLEE DE LA CREUSE, PARC DE LA MAIRIE 36270 EGUZON
LA FORTERESSE MALMENEE DE CLUIS-DESSOUS
Dans ces terres qui séparent la Marche du Berry, coulent les eaux beiges de la rivière Bouzanne. Et, perchée sur les hauteurs qui domine ce cours d'eau, le château de Cluis-Dessous veille toujours sur cette vallée, siècle après siècle.
En effet, les ruines de cette place forte sont, encore aujourd'hui, composé d'une enceinte de remparts, d'un donjon (du 12ème siècle), d'un corps de logis seigneurial et d'un châtelet d'entrée à pont levis (du 14ème siècle), le tout en un état rélativement convenable.
La chapelle castrale, située à l'intérieur des remparts, serait d'origine romane. Cette forteresse faisait partie de la ligne de défense qui protégeait la frontière entre le royaume de France et, au sud, le Duché d'Aquitaine, acquis aux anglais au début de la guerre de cent ans.
En 1001, le seigneur de Cluis est le vassal de la puissante seigneurie de Gargilesse, puis de celle de Chateaumeillant. A l'époque, le château de Cluis-Dessous, de toute évidence, s'en est mieux sorti que celui de Crozant...
Et qu'en est-il aujourd'hui ?
Crozant est devenue une ruine "chouchoutée" pour le tourisme et la forteresse de Cluis, quant à elle, est régulièrement ébranlée par les tirs de mines de la carrière voisine...
Pour son malheur, il a été découvert, outre la présence de granit, que les sables rouges de la Bouzanne étaient riches en minerai de fer. Serait-ce un "remake" moderne de l'histoire du pot de terre contre le pot de fer ?
RAZZIA SUR NEUVY SAINT-SEPULCRE
Nous vous proposons de nous accompagner hors des terroirs de la Marche, à quelques lieues seulement à l'intérieur des terres du Bas-Berry. Quelques belles surprises vont récompenser notre légère infidélité commune...
Nous arrivons donc à Neuvy Saint-Sépulcre, entre Argenton-sur-Creuse et La Châtre. Impossible, dans ce bourg paisible, de rater l'église reliquaire de Saint-Etienne et sa monumentale rotonde, unique en France. Cet édifice est une réplique du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Elle a été édifiée au 11ème siècle, à la demande d'un seigneur qui revenait de croisade. Elle fut accolée, deux siècles plus tard, à une nef très classique.
Les voûtes de cette rotonde reposent sur 11 colonnes, surmontées de très belles sculptures. L'étage du dessus, en marge de la stricte obligation cultuelle de la loi de 1905, accueille chaque été une exposition d'art (?).
La nef héberge, dans sa partie droite, une chapelle qui contient 3 reliques : une copie d'un clou de la crucifixtion, un fragment du tombeau du christ et une fiole contenant un peu de son sang...
Cette église se situant sur une des routes qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle, nous avons eu le loisir d'y rencontrer un pèlerin solitaire, en collants de joggeur et sac à dos kaki. Il se plaignit auprès de nous du peu d'accueil qu'il avait reçu jusque là.
Par pure charité laïque, nous avons discuté avec lui durant quelques minutes. Puis, nous avons aimablement salué ce fièvreux mystique avant de reprendre la route du retour vers les bucoliques et frais paysages de la Creuse
Mais avant de quitter Neuvy Saint-Sépulcre, nous avons rendu une petite visite à la "Maison de la Pomme" où, quelques rares jours par an, se tiennent des ateliers de greffe de pommiers.
A signaler : un vaste étang, entouré d'un parc paysager, accueille les pique-niqueurs aux beaux jours.
GARGILESSE : LES PEINTRES DE LA VALLÉE DE LA CREUSE ONT PLUS DE MILLE ANS
Nous ne pouvons plus retarder d'avantage cet instant fatidique ! En effet, il est temps pour nous de vous divulguer le secret qui suit... (De toutes façons, un jour ou l'autre, vous l'auriez bien appris !)
Pour celà, rendons nous ensemble (si vous le voulez bien) à Gargilesse-Dampierre. En effet, c'est là que nous allons révéler à la face du monde cette cachoterie trop longtemps tût, rlututu !
Alors, sachez-le : Les peintres impressionnistes de la vallée de la Creuse ont été devancé !
(Vous savez bien, ces artistes qui sillonnaient les chemins du Bourg-d'Hem, de Fresselines, de Crozant et de Gargilesse-Dampierre, entre 1850 et 1950 ?
Mais si vous le savez !)...
(Pour respecter les consignes et pour ne pas les abimer, les photos des fresques ont été prises sans flash).
Les précurseurs, en réalité, sont d'obscurs anonymes du moyen-âge. Ils ont réalisé de splendides fresques sur les murs de la crypte, sous l'église de Gargilesse-Dampierre (dans l'ancienne province de la Marche).
(No comment)
George Sand, qui avait des amis impressionnistes, habita une maison à Gargilesse-Dampierre. Vous pourrez la découvrir aux heures de visites. (Nous, nous sommes arrivés trop tard !)
Vous ragez et mourez d'envie de voir par vous-même ces incroyables fresques? Rien de plus simple : prenez l'autoroute A20, quittez-la à la sortie N°19, direction Eguzon puis Gargilesse-Dampierre.
(Si vous arrivez à Montcocu, vous vous êtes trompé. Faites demi-tour).
Gargilesse-Dampierre est également une bourgade-étape du très ancien chemin de Compostelle.
Inutile pour autant de croire qu'une douce, sainte et jeune personne se proposera de vous laver les pieds ! Ca, c'est seulement dans les films... Et en plus, vous n'êtes même pas pèlerin !
Quoi qu'il en soit, ne repartez pas sans admirer également (et sous tous les angles) la belle place forte de Gargilesse-Dampierre !
JOURNÉES MÉDIÉVALES DE CROZANT
Sir le châtelain de Crozant et sa dame, en ce beau mois d'août, ont convié leurs vassaux de la Basse-Marche, du Bas-Berry et de la Marche à venir festoyer et ripailler sur leurs terres "entouristées", durant deux jours et deux nuits...
Palsambleu ! Nous allons faire séant orgie de pitances !
Doit-on vous dire où se situe Crozant ? Oui ? Bon... soit : dans le Nord-Est de la Creuse, en partant de Dun-le-Palestel, vous galopez en direction d'Eguzon (sur la D913) pendant que nous vous expliquons...
En dehors de cette fête estivale, le bourg de Crozant est connu pour avoir accueilli, entre 1850 et 1950, une flopée de peintres impressionnistes de renom. Outre la splendeur des paysages, ils furent nombreux à y peindre les célèbres ruines de la forteresse médiévale... Nous y voilà ! Garez-vous là, nous finirons à pied.
Dans la rue principale flottent les étendards. Nous parvenons aux premières animations. Une échoppe abrite les loueuses de costumes (elles-même costumées, évidemment). A côté, un jeu d'échec géant connait un honnête succès tandis qu'en face se déroule le tournoi d'échec (de taille classique) dans une salle feutrée. Nos pas nous guident dans une ruelle adjacente peuplée de quelques marchands d'objets artisanaux. Une troupe d'animateurs de rue y joue une scène moyenâgeuse devant une pincée de spectateurs.
Vaguement dépités, nous remontons les escaliers qui mènent à la place de l'église. Ah, voilà ! Enfin du monde !* Des odeurs de viandes à la broche ! Des échoppes, des mendiants ! Des nobles et des manants en costume, partout, face aux ruines ! Et au bout, une scène vide pour l'instant. La sono diffuse doucement d'agréables morceaux de musique médiévale. Bonne ambiance !
*Nous nous demandons pourquoi ceux qui sont en contrebas, dans la ruelle, sont en quarantaine : peste ou choléra ?
Nous trainons en salivant autour du cochon qui rôti. Nous flânons, ici et là, quand soudain... nous remarquons que les costumés qui nous entourent parlent tous le britannique "language" ! Diantre ! Ils sont revenus ! Le grand duché d'Aquitaine a été repris et le château en est de nouveau la porte d'entrée ! Fichtre ! Et puis nous réalisons : l'histoire ne peut pas se répéter... la forteresse de Crozant est déjà en ruine ! Les anglais sont refaits cette fois ! Ah, ah, ah !
Comme les autres badauds, nous décidons de faire le tour des camelots et artisans de la place. Nous flânons, ici et là, quand soudain... deux cavaliers surgissent et lancent leurs montures sur un gueux qu'ils tancent vertement. Pour sûr, un malandrin ! Heureusement, la maréchaussée veille au grain ! Non loin, un croisé de retour d'orient conte ses exploits à deux péronnelles extasiées.
Sur le retour, nous nous attardons dans la salle polyvalente. L'exposition qu'elle abrite est très riche d'artistes qui devraient intéresser nos compères d'artistiCreuse23. Nous collectons un petit paquet de cartes de visites... N'oublions pas que nous sommes ici dans le berceau de l'école de Crozant !
Nous flânons, ici et là, quand soudain... Nous commençons à discuter avec un sculpteur sur bois ! Au bout d'une demi-heure, nous comprenons que c'était une erreur : il est terriblement bavard et... cette envie pressante qui nous tient !*
*Rassurez-vous, nous avons eu le temps de nous rendre aux toilettes.
6 HEURES SOLEX OU MOB' 2010 DE MOUTIER-MALCARD
NOM D'UNE PIPE, SAPERLIPOPETTE ET MILLE SABORDS !
Toutes les routes d'accès pour Moutier-Malcard semblent être barrés à la circulation ! Nous commençons à désespérer et à imaginer que nous allons devoir arpenter à pied les 10 derniers kilomètres de bitume qui nous séparent de notre destination. Nous prenons alors le parti de braver l'interdiction, contournons le panneau posé en travers de la route et avançons allègrement vers Moutier-Malcard* pour assister à la 18ième édition des 6 heures d'endurance en Solex ou Mob' organisée par le Cyclo Racing Team 23.
*Entre ceux qui ne savent pas pourquoi les routes sont barrés et ceux qui n'osent pas contourner le panneau, combien de visiteurs les braves organisateurs ont-ils perdus ?
Enfin... Nous y sommes (nous, c'est Michel, ancien expert en bidouillage de Mob' et MARCHOUCREUSE 23). Nous payons 2 euros d'entrée et dégainons (nos appareils photos, évidemment). L'air sent une acre odeur d'huile de ricin. Les mobylettes et les solex aux couleurs "compète" tournent en pétaradant sur les portions de routes de Moutier-Malcard qui forment un circuit de 2,6 km.
D'entrée de jeu, les chances semblent terriblement inégales. Sur quelques Solex, des pilotes pédalent pour soulager la mécanique et économiser du carburant (cela doit rappeler des souvenirs à certains lecteurs !). En effet, il va falloir tenir 6 heures !
Dans le bourg, une bretelle du circuit permet aux coureurs d'accéder aux stands et de repartir le plus vite possible, après un plein à l'extincteur, une réparation de fortune ou bien une... restauration (rapide). Certains stands sont déserts. Peut-être des coureurs dont l'équipe se compose d'1 personne seule, à la fois mécano et pilote. La course de Solex ou de Mob' (vue de l'extérieur) semble rassembler, certes des passionnés de course en 2 roues, mais plutôt... pas très riches ! En tout cas, ils ont l'air de vivre tout cela avec intensité et c'est ça le principal !
Le commentateur annonce que la course est interrompue. Chaque coureur regagne son stand, sauf les malheureux qui ont dérapé dans le virage de la tribune et causé l'arrêt de la compétition. Les jeunes de la Croix Rouge sont sur place et soignent des blessures sans gravité (nous dit-on). La piste est de nouveau dégagée. Tout recommence ! ("à partir du classement du seizième tour" dit le commentateur)
Les bolides enchaînent inlassablement, tour après tour, et quelques défaillances mécaniques commencent à se manifester. Impossible de dire qui, des "super prototypes", des "prototypes", des "promotions", des "d'origine amélioré" ou des Solex "d'origine", payent le plus lourd tribu et a le plus de casse !
Nous lisons dans le programme que la remise des coupes offertes aux courageux vainqueurs de ces différentes catégories aura lieu à 18 heures et que la dix-neuvième édition des 6 heures d'endurance en Solex ou Mob' de Moutier-Malcard s'y déroulera le 3 Juillet 2011.
NOTRE GRAND JEU DE L'ÉTÉ...
Si vous pensez que l'équipe de MARCHOUCREUSE 23 est restée jusqu'à la fin (la remise des coupes et le vin d'honneur de 19 h.), cliquez sur ce lien et tapez 1 pour OUI ou 2 pour NON.
S'il n'y a rien à gagner dans notre jeu (stupide), contrairement à beaucoup d'autres, au moins, il n'y a rien à perdre... donc vous êtes tous gagnants !