Le barrage d'Eguzon : une longue longue longue aventure !
En 1908, un hésitant projet de barrage sur la Creuse ne parvient pas à voir le jour. Mais, en 1914, la guerre éclate et la construction de l'édifice devient tout à coup prioritaire car il faut alimenter en électricité l'usine d'obus de Bourges ! Il est d'abord décidé de le construire à la hauteur de Bonnu mais, finalement, le site qui est définitivement retenu se trouve 2 km. plus en aval...
(cliquez sur les photos pour les agrandir, SVP)
En 1917, des prisonniers allemands en commencent les fondations. La commande initiale du Ministère de la guerre est alors confiée à l'entrepreneur Léon Chagnaud. Mais des divergences administratives avec les Ponts et Chaussées ralentissent fortement les travaux. Pour relancer la construction du barrage, Chagnaud s'associe avec la Compagnie du Chemin de fer Paris-Orléans...
Cette dernière, qui veut prolonger sa ligne électrifiée jusqu'à Toulouse, va donc avoir un gros besoin de courant (et donnera naissance à la célèbre ligne P.O.L.T.). De fait, la construction du projet définitif du barrage ne commence qu'en 1922. Après avoir occupé plus de 1000 ouvriers et nécessité 220.000 m3 de béton, sa centrale ne commence à produire de l'électricité qu'en 1926...
A l'époque, Eguzon est le plus grand barrage d'Europe et il fournit du courant à Paris. Sa mise en eau remplit le lac de Chambon qui a une surface de 312 hectares, fait 16 km. de long et contient 57,3 millions de m3 d'eau. Le barrage d'Eguzon est de type curviligne-poids et est dit "de moyenne chute" (?). Il y a 6 vannes d'évacuation (et non pas 6 gares de là à Vannes, désolé)...
Sachant qu'elles débitent 1377 m3 par seconde, que le barrage fait un peu plus de 61 m. de haut pour 300 de long, qu'il est épais de 54 m. à sa base et de 5 à son sommet, calculez l'âge moyen du personnel de maintenance !
Par ailleurs, sachez que le barrage d'Eguzon fait partie du Plan Vigipirate et que son accès est strictement réglementé
(chaque années, seules 2000 personnes dûement autorisées peuvent voir ses entrailles).