La rive sauvage du lac Chambon et le sentier GR 654
Aujourd'hui mes gaillard(e)s, vous voilà toutes et tous physiquement présents sur ce Pont des Piles qui permet à la D45 de traverser la Creuse et de relier Eguzon et Gargilesse. Attachez bien vos lacets et attaquons joyeusement ce bout du chemin de grande randonnée nommé GR 654... (qui est aussi une portion du chemin qui va jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle)...
La Creuse descend sur votre droite tandis que vous remontez gentiment vers le barrage d'Eguzon (pour en savoir plus, cliquez ici). Le début de votre randonnée commence par une route. "Beurk" dites-vous ! Mais n'ayez crainte : jusqu'à Crozant, vous emprunterez majoritairement des chemins ! Vous voilà au pied du barrage. Un escalier (sur la gauche) vous invite à grimper au dessus de l'édifice (inauguré en 1926)...
(cliquez sur les photos pour les agrandir... SVP)
En chemin, un belvédère vous permet d'admirer la belle courbe du barrage et de faire une pause. Puis vous reprenez la grimpette et arrivez face à une impressionnante centrale électrique. D'innombrables lignes à haute-tension en partent en tous sens. Vous repartez sans vous attarder et descendez vers le lac où vous trouvez, quelques kilomètres plus tard., la plage de Bonnu...
Le GR 654 se poursuit par une belle montée qui vous amène dans le bourg de Bonnu où, fourbu mais émerveillé, vous découvrez un impeccable et extraordinaire château féodal (pour en savoir plus, cliquez ici) ! Vous parvenez péniblement à vous arracher à sa comtemplation et ressortez de Bonnu pour descendre et retrouver le lac. Vous le longez tranquillement et vous dirigez vers la plage de Fougères...
Du Pont des Piles jusqu'à Fougères, vous venez de faire environ 9 km. C'est bien ! Au bout de cette plage de Fougères, vous allez trouver un camping. Si vous êtes du genre "décontracté et contemplatif qui prend son temps", vous pourrez envisager d'y passer la nuit et de faire le trajet que nous vous proposons en 2 jours. Pourquoi pas ? Non ? Vous préférez continuer ?
Bien. Alors sachez que cette seconde partie est la plus belle mais aussi la plus fatiguante des 2. Vous abordez là une contrée sauvage où vous ne croiserez pratiquement plus ni route ni habitation jusqu'à Crozant. Ces terres, pauvres et escarpées, servirent pendant des siècles (à peu près jusqu'à l'arrivée du barrage d'Eguzon) de pâturages pour les chèvres et les moutons.
Hier, ils vaquaient librement sur ces pentes caillouteuses et difficilement cultivables. Aujourd'hui, comme ils ne sont plus là pour brouter les jeunes pousses des arbres, charmes, châtaigniers, chênes pédonculés (et quelques hêtres) parviennent à gagner du terrain sur les landes où les fougères, les genets et les bruyères se livrent, encore et toujours, une impitoyable guerre de territoire.
Sur cette portion de GR 654 parsemé de gros cailloux, les montées et les descentes se succèdent, à l'instar des sombres sous-bois rafraîchissants et des lumineuses landes dont le soleil avive les couleurs. Votre sac et vos pieds commencent à se faire lourds mais vous êtes ravi. Dans son extrémité, le lac a su se débarrasser des bruyants canots à moteur. Ecoutez donc ce silence !
Soudain, le chemin vous porte parmi les bruyères fluorescentes et vous découvrez, tout en bas et vertigineuse, une vue inoubliable sur une gorge de la verte Creuse. Mais vous n'êtes pas au bout de vos émerveillements car voici que vous apparait la rugueuse et inexpugnable forteresse de Crozant (pour en savoir plus cliquez ici) ! Vous vous sentez soudain l'âme d'un grand peintre... Patience : le talent suivra peut-être !
Vous étiez au paradis mais, déja, vous vous sentez redescendre. Ne vous inquiétez pas, c'est normal : c'est le GR 654 qui redescend ! La pente est rude mais vous êtes dans le bon sens. Freinez un peu, bougre de juvénile ! Vous devez rester assez entier et en forme pour attaquer la dernière montée qui vous conduira, sur l'autre rive de la Creuse, au coeur du village de Crozant !