L'ANCESTRAL ET DÉLICIEUX FRISSON DE LA VEILLÉE
Il y a plusieurs centaines d'années, d'étranges histoires étaient transmises de génération en génération : plus elles étaient incroyables, plus elles faisaient oublier leurs soucis à des paysans creusois dont la vie était alors bien difficile. Du coup, ils les tenaient pour vraies (et en rajoutaient même lorsqu'ils les racontaient). A ce propos... connaissez-vous les mange-chiens ?
Les mange-chiens (appelés ailleurs "loups-garous") sont plus gros qu'un banal loup et chassent les chiens errants pour les dévorer. Si, un matin, vous retrouvez une peau de chien sanguinolente dans un buisson, vous saurez qu'un mange-chien est passé par chez vous la nuit précédante (car le délicat mange-chien n'avale jamais la peau de sa victime... il n'aime pas, ça pique la gorge !).
A d'autres occasions, toujours en pleine nuit, des bruits envahissent parfois les campagnes de la Creuse (longs miaulements de chats, cristallins tintements de grelots ou insupportables bruits de chaînes) : ils signalent qu'une Gallière (le nom d'une âme errante) circule dans les parages. Par ailleurs, vous vous devez de savoir comment une future mariée peut se protéger des maléfices des sorciers...
Il lui suffit de retourner ses bas et de les enfiler sens dessus-dessous pour que le magicien n'ait plus prise sur elle ! Dans le même registre, sachez que, si un lièvre traverse le chemin où vous marchez, c'est signe qu'un sort vous a été jeté. Pour l'annuler, il vous suffit de ramasser une pierre et de la faire rouler devant vous sur le sentier (le savoir peut vous être utile. Qui sait ?).
De même, un paysan qui se rend à la foire pour y vendre une bête a intérêt à ne pas croiser quelqu'un qui a la réputation d'avoir le mauvais oeil ! Si celà lui arrive, il doit alors ramener au plus vite son animal à l'étable (ce qui lui évitera de le vendre inévitablement à perte). Dans certains endroits, il peut aussi vous arriver de rencontrer un authentique fantôme recouvert d'un drap...
Méfiez-vous : il peut parfois s'agir d'un plaisantin ! C'était en tout cas (autrefois) une blague très prisée des farceurs creusois qui s'amusaient à faire peur aux passants. Certains allaient même jusqu'à installer des cercueils dans lesquels ils prenaient place. Lorsque quelqu'un s'approchait, ils se mettaient à parler et riaient ensuite de l'effroi qu'ils avaient provoqué.