CETTE ANNÉE, VOUS OFFRIREZ (PEUT-ÊTRE) UN ŒUF DE PÂQUES POUR FÊTER... LE NOUVEL AN
Saviez-vous que nos ancêtres (avant la "romanisation" et la christianisation de la Gaule) fêtaient le nouvel an... au printemps ? Et que (à l'équinoxe de printemps) les celtes s'offraient des oeufs peints (en rouge) ? Aujourd'hui, sans le savoir, nous perpétuons un rite ancestral (et mondial) : celui des oeufs du nouvel an... de Pâques ! Bon, quelques explications s'imposent...
Chez eux, les romains célèbrent alors le culte de l'oeuf au printemps ("omne vivum ex ovo" disent-ils), les juifs mangent des oeufs pour la "grande Pâque", les polonais échangent des oeufs durs pour le festin pascal, les perses s'offrent un oeuf peint en doré (pour le nouvel an du 21 mars) et, en Asie, les paysans mangent aussi des oeufs durs peints (multicolores) au printemps !
Quand le christianisme s'installe en Gaule, la date du nouvel an est déplacé au solstice d'hiver (21 décembre) et la fête de Pâques est transformée en fête chrétienne. Cependant, la tradition celte d'y manger des oeufs perdure (le mot Pâques vient du latin "pasco", qui se traduit par "paître". Les "brebis" chrétiennes arrêtent de jeûner le jour de Pâques et font un grand festin... avec des oeufs peints).
Au moyen-âge (dans la Marche), des feuilles (d'orties ou de lierre) sont plongées dans l'eau de cuisson des oeufs pour les colorer en vert (ou des pelures d'oignon pour les colorer en rouge). A La Souterraine et à Chamborand, les habitants réalisent des pâtés aux oeufs durs. Ceux de Saint-Sulpice-les-Champs préfèrent se confectionner une belle omelette de Pâques... sucrée.
A Dun-le-Palestel, l'omelette doit être faite avec des oeufs pondus le vendredi saint (ces oeufs là sont les seuls qui protègent des morsures de serpents). A Measnes et à Lourdoueix, le régal du jour est la "soupe rousse" (des tartines de pain sont plongées dans un mélange d'oeufs et de lait avant d'être frites dans une poêle et d'être saupoudrées de sucre, sous les yeux des jeunes "jeûneurs" affamés).
Jusqu'à hier, dans beaucoup de communes creusoises, les habitants escaladaient une colline "pour la Pâque" et, d'en haut, faisaient dévaler des oeufs décorés. Dans le nord du département, des jeunes filles et des jeunes garçons (uniquement des célibataires) se rassemblaient dans les "pâtures", le jour de Pâques, pour réaliser de gigantesques omelettes...
Après les avoir dévorées ensemble, il dansaient joyeusement (et plus si affinités)... le culte de l'oeuf (emblème de la reproduction) perdurait alors ! Si vous ne comprenez pas le latin (ce que nous admettons aisément. Nous même d'ailleurs...), sachez que l'expression "Omne vivum ex ovo" signifie " Tout ce qui vit vient d'un oeuf" (mais alors... les poules aussi donc ?).
Marchoucreuse 23 est fier d'avoir eu l'occasion de parler de la Fête de Pâques au mois de janvier et d'avoir ainsi devancé toutes les grandes enseignes de la distribution (et les médias aussi... dans la foulée !). Alors : qui c'est les meilleurs, hein ?