Carmantran, une fête pour petits et grands !
Depuis longtemps, pour Carnaval (Carmentran), les enfants se déguisent. Jadis, ils se glissaient dans des vêtements empruntés aux parents, vieilles robes ou pantalons largement trop grands, et se masquaient entièrement le visage derrière un voile, afin de ne pas être reconnus. Parfois, ils s'enduisaient également le visage de suie ou (pour les plus raffinés) se le badigeonnaient de miel et de plumes... si, si !
Ainsi accoutrés et méconnaissables, les Mascaras partaient en groupes pour aller de porte en porte et hurlaient des moqueries, jusqu'à ce que l'habitant du lieu dépose des cadeaux dans leurs paniers : des sous, des pommes, des oeufs ou du lard... Ça ne vous rappelle pas vaguement quelque chose tout cela ?
Pendant ce temps, leurs mères mettaient au four quantité de pâtés de pommes de terre, de riz, de pâtes, de pommes ou de prunes (lou pastis) qu'elles avaient commencé à l'aube, ensemble, dans la salle commune. Elles continuaient ainsi à cuisiner jusqu'au soir, préparant légumes et fruits, faisant mijoter les viandes, ragoûts, rotis, saucisses et autres lapins farcis, sans oublier tous les desserts ! Vous vous demandez (certainement) à qui tout ces plats de fête étaient destinés ?
Et bien, le soir venu, de retour des champs, les hommes s'attablaient. Ils se goinfraient alors des bonnes choses préparées avec amour par ces dames. Aprés le bouillon gras, ils engouffraient en masse les cochonnailles, boudins et pieds de porc (trotilhs de gaghnou), les gigots d'agneau à l'ail et aux haricots, les poules ou les dindes au riz, ou encore (plus rarement) la viande de boeuf du boucher. Ils avalaient ensuite de larges rasades de piquettes, pour faire passer, avant d'attaquer les patisseries, clafoutis, flognardes, tartes aux fruits et beignets qu'ils arrosaient de gnole. Pour finir : café et goutte... Burp !
Ironiquement, cette fête était placé sous la protection de saint Goulart, saint Babinart et saint Soulard. La grande majorité des enfants, pour l'occasion, avaient le droit de prendre un canard (sucre + goutte), voire plusieurs, hips ! Les adultes, encore en état de le faire, se mettaient à chanter. La nuit enfin tombée, ceux qui pouvaient marcher allaient brûler le pauvre monsieur Carnaval (paulvre Carnavau), représenté sous la forme d'un gigantesque mannequin en paille.
Et les femmes dans tout cela ? Rassurez-vous : jeunes ou moins jeunes, elles mangeaient aussi, buvaient, dansaient et riaient comme leurs hommes... Nous pouvons même dire qu'elles n'étaient pas en reste !
Voilà, c'est ainsi que Carmentran était célébré autrefois.
Quant à aujourd'hui...