LA CREUSE N'EST PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE... OH QUE NON !
Depuis 2017 a été mis en place (pour les terres qui, grosso modo, bordent la Creuse depuis Aubusson jusqu'à Fresselines) un Contrat Territorial Milieux Aquatiques (CTMA pour les intimes) destiné à "réduire les différentes sources de pollutions ou de dégradations des milieux aquatiques"...
Comment ? La Creuse serait donc malade ? Fichtre diantre ! Un médecin, vite !
En fait, les médecins, ce sont les 12 institutions territoriales (et associations) du CTMA qui se penchent depuis 2017 au chevet de notre rivière Creuse pour la guérir (et comme le disent les bonnes pâtes, "Qui l'usse-tu crû !"... en fait, dans cette affaire, le plus grave est que, après cette citation douteuse, Marchoucreuse va continuer de croire que vous, chers lectrices et lecteurs, en êtes friands !).
La mission du CTMA est de "restaurer le fonctionnement écologique et la qualité des milieux aquatiques" (sic) mais aussi d'assurer la sécurité des personnes en veillant au bon écoulement des eaux, en surveillant les ponts et en reboisant (ou re-enrochant) les berges dégradées. Pour les berges, le soldat CTMA a fait appel à... la Chambre d'Agriculture de la Creuse.
Désormais, plus question de laisser le bétail abimer les rives ou engendrer une pollution fécale de l'eau (laquelle eau alimente, ici et là, les réseaux d'eau potable des riverains, rappelons-le). Les pattes des vaches détruisent également les zones où grandissent les alevins. Pour remédier à tout cela, les agriculteurs seront sensibilisés, conseillés, formés et informés (pas réformés, non).
Ensuite, des "points d'abreuvement" seront installés et des clotures "de rives" posées (ceci nous rappelle la mésaventure d'un moniteur de canoë qui, lors du lâcher d'eau d'un barrage, a voulu profiter du courant pour faire une belle descente de rivière et a finalement failli mourir noyé après s'être coincé dans des barbelés "de rives", submergés par les eaux devenues hautes, sombres et tumultueuses... La peur de sa vie !).
A propos de barrages : l'entreprise Electricité De France (qui fait partie des 12 "liquidateurs" du CTMA, mais qui n'a en charge que le financement des berges "dans l'emprise" de ses 3 retenues d'eau) a sans doute en mémoire une des phrases du contrat qui dit que
"La continuité écologique d'une rivière est permise dés lors que les différentes espèces aquatiques peuvent y circuler librement".
Parlons aussi de ces zones humides qui sont de véritables réservoirs de biodiversité (du moins de ce qu'il en reste) et qui permettent également de réguler le flux des cours d'eau. Les collectivités territoriales ont donc été invitées par l'état à se porter acquéreuses des terrains qui les contiennent (alors que leurs budgets fondent comme un cornet de 2 boules de glace au soleil).
Ce CTMA a aussi reçu la terrible mission d'éradiquer les plantes exotiques invasives, telle la Renouée Asiatique qui (depuis maintenant plusieurs décennies) détruit méthodiquement les autres plantes (désormais dans toute l'Europe). En Creuse, l'association CPIE (Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement) est chargée d'en faire l'inventaire ("Vaste programme !" disait le général).
Nous évoquions ci-dessus la présence de stations de pompage d'eau dans la Creuse pour alimenter des réseaux d'eau potable... Nos dirigeants seront donc cohérents et auront la sagesse de ne jamais réactiver le monstrueux projet d'entassement de gravats radioactifs sur le territoire de la Commune d'Anzème (traversé par la Creuse) car l'eau, elle, c'est la vie !
Les 12 poilus qui s'emploient à restaurer la pureté originelle de la Creuse se nomment Communauté de Communes Creuse Sud Ouest, Communauté d'Aglomération du Grand Guéret, Syndicat Intercommunal d'Aménagement de la Rivière Creuse et de ses Affluents, Guéret, Fédération de la Creuse pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin, Chambre d'Agriculture de la Creuse, Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement-Pays Creusois, Agence de l'Eau Loire-Bretagne, Creuse, Région Nouvelle-Aquitaine et EDF.
Le Contrat Territorial Milieux Aquatiques - Creuse aval s'achèvera en 2021... l'heure du bilan est pour bientôt les ami-e-s !