LES SECRETS DE L'ABBAYE DE BENEVENT (EN PARTIE) REVELES !
Marchoucreuse évoquait (en février 2022) la volonté exprimée en 1974 par Bernard Bouyer et Jean Conquet (membres de la Société des Sciences de la Creuse) de retrouver qui avait jadis été enterré dans les vieilles sépultures enfouies avec l'église et le cloitre souterrains. En 1977, Jean Conquet s'immerge alors dans les archives (histoire d'en percer les mystères) et fait quelques découvertes...
Le 25 juillet 1726, l'abbé Landon décide de faire combler l'entrée du cloitre de l'église abbatiale (dite "église du bas", sur laquelle a été construite l'église paroissiale, dite "église du haut") car il a constaté que les habitants du voisinage ont pris l'habitude d'y déverser leurs détritus, sur lesquels les eaux de pluie ruissellent et croupissent... ce qui (pour faire court) dégage une odeur infâme !
Dans les jours qui suivent, le cloitre est rempli de cailloux, de vieilles tuiles, de grosses pierres et de vilaines terres. Les eaux de pluie cessent alors de couler dans ce mille-feuilles souterrain où est enterré un nombre indéterminé de tombes... jusqu'à ce que Jean Conquet ne découvre (dans les grimoires) qu'environ 130 personnes ont été enterrées dans les églises de Bénévent !
Parmi les tombes du cloitre se trouve celle du prêtre Jean Moneyrat (qui est enterré là le 23 décembre 1689) et le tombeau du seigneur de Sauzet et de sa dame (lesquels y repose depuis le 8 avril 1723). Le chanoine Jean Cuizinier, aumônier du chapitre de Bénévent, a pour sa part été enterré dans le chapitre même (le 27 mars 1697), ainsi que le vicaire Léonard Delage (le 5 janvier 1700)...
L'aumônier de monseigneur de Québec, un certain Lemalet, bénéficie quant à lui d'un régime de faveur puisqu'il est inhumé dans le coeur du chapitre (le 18 septembre 1711). D'autres sont enterrés dans l'église abbatiale, comme le seigneur Jean-Baptiste de l'Agemard (le 15 mai 1722) et Pierre Maldant, seigneur de Lavaud, qui y rejoint ses ancêtres (le 13 octobre 1700).
La dépouille de l'écuyer René Moras, seigneur de La Buxière, est allongée dans le tombeau de la famille Marchandons (le 22 janvier 1700) alors que (le 14 février 1690) François de La Buxière a été enterré dans l'église paroissiale ("en haut" donc ! A ce propos, la dernière personne qui bénéficiera d'une sépulture dans l'église d'en haut se nomme Marie Griller et elle est décédée au début de 1779).
Le prêtre Joseph Doussirain et la jeune Geneviève Barbe (qui décéde à l'âge de 4 mois) font partie des dernières personnes enterrées dans l'abbatiale. Trois jours seulement avant le comblement de l'accès de cette dernière (à savoir le 22 juillet 1726, pour ceux qui auraient commencé la lecture par la fin), Jean-Baptiste Marchandons, seigneur d'Azat, est enterré dans le tombeau de sa famille...
Pendant la Révolution, les prêtres de Bénévent (réunis au château de Sauzet) décident de refuser de fournir les inventaires des 2 églises au comité révolutionnaire : Léonard Hébré, procureur de la commune de Bénévent ordonne alors de récupérer le plus possible de pierres sur l'église "d'en bas" et de fermer ensuite, de manière totalement irréversible, l'accès à tous ces édifices !