EPISODE 2 : 5.000 TONNES DE FARINES ANIMALES A DUN LE PALESTEL

A la suite des fortes pluies d'octobre 1996 qui ont provoquées la pollution de la Brézentine, les élus de Dun le Palestel exigent des "pouvoirs publics" que des "analyses sérieuses" soient faites, tant sur les farines que sur les rejets que la SOPRORGA envoie dans l'air. Serge Gaillard, le directeur du site, indique alors que l'Etat n'a toujours pas versé les 600.000 francs d'aides promises...

Le 11 octobre 1996, le Comité départemental d'hygiène somme Serge Gaillard de réaliser une aire bétonnée de 800 m2 pour y stocker les farines animales et lui donne un mois pour l'exécuter. Olivier Nouaillas, de Brézentine-Environnement, rappelle alors que la SOPRORGA a aussi, depuis plusieurs années, l'obligation de traiter 98% des fumées qui sortent de ses cheminées !

Olivier Nouaillas et son association suspectent qu'elles contiennent un cancérigène nommé acétoldéhyde. Mais, malgré la demande adressée par Brézentine-Environnement au préfet de la Creuse, ce dernier ne répond pas. Il invite cependant Olivier Nouaillas à assister aux réunions du Comité départemental d'hygiène en compagnie des associations agréées qui y siègent déja.

Brézentine-Environnement rejoint donc la Confédération Paysanne et les écologistes de la FLEPNA et ils demandent ensemble que la priorité soit donnée à la santé publique plutôt qu'à la préservation des profits de SOPRORGA, filiale creusoise du groupe allemand Rethmann. Olivier Nouaillas rappelle qu'en 14 mois, le directeur du site n'a rien fait pour le moderniser...

En réalité, le président de Brézentine-Environnement est convaincu que le groupe Rethmann, au lieu de moderniser son usine d'équarissage de Dun le Palestel, se prépare plutôt à la fermer en novembre 1996 (après avoir empoché au passage les 600.000 francs d'aide !) et à laisser (à 2 km de l'école de Dun) un tas de farines... désormais estimé à 5.000 tonnes !

Mais l'affaire n'en reste pas là... le 19 décembre, Bernard Devalois, conseiller des Verts, fait voter une motion au Conseil régional du Limousin où il est écrit qu'aucune réponse satisfaisante n'a été apportée aux problèmes engendrés par l'usine d'équarissage de Dun le Palestel, laquelle est non seulement devenue un dépot de déchets contaminés mais également un danger...

Le danger est celui d'une dissémination de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (alias maladie de "la vache folle") qui, si elle survenait, mettrait à genoux l'agriculture du Limousin. C'est pourquoi le Conseil régional demanda au préfet du Limousin et aux ministres concernés d'intervenir au plus vite... un bien bel exemple de la solidarité qui lie les écologistes aux éleveurs, non ?