IL N'Y A PAS (ET IL N'Y AURA JAMAIS) DE POLLUTION EN CREUSE !

10 octobre 2022

IL N'Y A PAS (ET IL N'Y AURA JAMAIS) DE POLLUTION EN CREUSE !

En 1996, la Fédération Limousine pour l'Etude et la Protection de la NAture (alias FLEPNA) invite des associations "soeurs" à unir leurs forces dans 3 combats brûlants (du moins à l'époque), à savoir celui du destin de l'Etang de Landes, celui des nuisances provoquées par l'usine d'équarissage de Dun le Palestel et celui de la mise aux normes de la décharge de Noth...

La Société pour l'Etude et la Protection des Oiseaux du Limousin (ou, si vous préférez, la SEPOL), Guéret Environnement, Brézentine Environnement, Felletin Environnement, l'Association de Défense de Saint-Pardoux-les-Cards, La Digitale 23 et l'association La Loutre répondent présents et tout ce petit monde se retrouve à Guéret autour d'une table !

Concernant le 1er dossier, il est rappelé qu'en achetant l'Etang de Landes en 1995, le Conseil général de la Creuse a pris de vitesse le Conservatoire régional des Espaces Naturels (qui était également acheteur). Le baron Bernard de Froment (député RPR de la Creuse et président du Conseil général) se félicite que ce ne soient pas les écologistes de Paris "qui dictent leur loi !" (sic).

Pour faire bonne mesure, il ajoute encore : "Nous voulons protéger la nature avec ses vrais protecteurs : les chasseurs et les pêcheurs creusois !" (re-sic). Un an plus tard, la SEPOL s'alarme de ne pas avoir son mot à dire sur la gestion de cette pièce d'eau et de voir chasseurs et pêcheurs seuls promus au rang de défenseurs des oiseaux et poissons de l'Etang de Landes !

Corinne Lepage, à l'époque ministre de l'environnement, fait savoir par courrier que son ministère va accorder une subvention de 800.000 francs pour créer une réserve naturelle à l'Etang de Landes. Madame Lepage précise par ailleurs que les naturalistes et les scientifiques (tant du département que de la région) devront être associés à la gestion de ce superbe espace naturel.

Pour le 2nd sujet de la réunion, l'association Brézentine Environnement indique qu'elle a demandé à l'usine d'équarrisage SOPRORGA (à Dun le Palestel) de s'équiper de matériel de dépollution et que le Conseil régional a adressé un courrier au préfet de la Creuse dans lequel il lui demande d'intervenir (sans attendre que la SOPRORGA en profite pour licencier 15 de ses 37 salariés !).

Le 3ème problème porte sur les ordures ménagères et surtout sur leur élimination dans le cadre d'un "plan départemental" qui respecte enfin les normes environnementales de la Communauté Européenne. La mise en place de ce plan, par le Conseil départemental, aurait dû commencer en 1993... mais l'enquête publique n'a pas encore été réalisée (c'est ballot hein !).

A propos d'enquête publique, les associations environnementales réunies à Guéret remarquent assez ironiquement que l'enquête publique de la décharge de Noth a, quant a elle, été faite en 1992... ce qui n'empêche pas que, 4 ans plus tard, cette décharge ne respecte toujours pas la nouvelle loi ! Le mieux, selon eux, serait que cette décharge soit déplacée (où ça ? Sous un tapis ?).

Aujourd'hui, en 2022, l'Etang de Landes est une réserve naturelle (où les oiseaux migrateurs sont sous la surveillance des scientifiques), la crise de la "vache folle" est oubliée, l'usine d'équarissage de Dun le Palestel est toujours en activité (et sent toujours mauvais) et une partie des déchets des Creusois, qui étaient entassés à Noth, sont désormais expédiés à Limoges (sous le tapis donc !).

Aujourd'hui toujours, finissant d'épuiser les associations écologistes qui ont survécues, de nouvelles nuisances surgissent : de véritables "usines" d'élevage en batterie (où s'entassent des quantités inimaginables de porcs, de veaux, de poulets ou de dindes) se préparent à transformer la Creuse en une gigantesque poubelle... du moins là où n'ont pas été plantés des "champs" de douglas ou de mélèzes !

Ah oui, nous allions oublier 2 autres changements... le Rassemblement Pour la République (RPR) s'appelle maintenant Les Républicains (LR) et le baron Bernard de Froment n'est plus ni député ni président du Conseil départemental.