DU TEMPS OU LA BARONNIE DE CROCQ ETAIT UN BON PLACEMENT
Le comte Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon et baron de Crocq, décide en 1631 de vendre (contre monnaies sonnantes) ses terres de Crocq à un certain Antoine Coëffier, lequel est par ailleurs marquis d'Effiat. Le sieur Coëffier devient ainsi baron de Crocq... Mais qui est donc le nouveau propriétaire du robuste château et de la bonne ville de Crocq ?
Antoine Coëffier, qui est LE grand-maitre des mines du royaume de France, est aussi Chevalier du Saint-Esprit, maréchal de France, gouverneur du Bourbonnais, gouverneur de l'Auvergne et (pour faire bonne mesure) général des armées en Allemagne. En 1632, l'illustre aristocrate meurt : son fils Jean (abbé d'Effiat et prieur de Saint-Eloi de Longjumeau) lui succède...
L'abbé Jean Coëffier, baron de Crocq, décède en 1698. Son neveu, Armand-Charles de la Porte, duc de Meilleraye (car fils du maréchal de la Meilleraye et de Marie Coëffier), époux d'Hortense Mancini, devient baron de Crocq. De son côté, le petit-fils d'Antoine Coëffier (également prénommé Antoine) épouse Marie-Anne de Leuville (la gouvernante des enfants du duc d'Orléans)...
Leurs unions (celle d'Armand-Charles avec Hortense et celle d'Antoine avec Marie-Anne) sont sans héritier. François du Ligondés, baron de Rochefort, investit alors et achète la baronnie de Crocq en 1701. En 1720, il la revend à Jacques de Saint-Julien, marquis de la Rochette et seigneur de Beauregard (qui est, comme vous le savez, l'une des plus vieilles lignées du Limousin).
Par la suite, Jacques de Saint-Julien échange avec Jean de Bertin (trésorier du royaume de France à Bordeaux) terres et château de Crocq contre terres et château de La Chezotte. Puis, Jean de Bertin vend à son tour la baronnie de Crocq au marquis Guy d'Ussel. En 1789, le dernier baron de Crocq est Léonard d'Ussel (époux de Joséphine de la Rochefoucauld)...
Léonard d'Ussel n'est pas guillotiné par les révolutionnaires : le dernier baron de Crocq siègera tranquillement (du moins cette année là) au sein de l'Assemblée de la noblesse du Bas-Limousin. Par la suite, les choses se gâtant pour lui, il émigre. Ses propriétés sont alors vendues comme bien nationaux (ce qui fera, ici et là, le grand bonheur de plusieurs familles de notables).