STATUE DE SAINT VALERY (CAMP DE BASE)
Entre Saint-Vaury, niché contre la N145, et le bourg de Bussière Dunoise, virevolte la D22. Après avoir admiré un splendide clocher en châtaignier qui y est visible, vous acceptez de quitter Saint-Vaury en direction du Puy des Trois cornes. Vous passez l'immense collège technique et attaquez la montée vers le col du Peyroux.
Un peu avant, sur votre droite, une petite route va au village des Roches où une table d'orientation, au point le plus haut, par temps clair, vous offrira une vue panoramique exceptionnelle (vous pourrez voir jusqu'à Clermont Ferrand). Revenus sur la D22, vous allez au village de Peyroux. Vous prenez à gauche cette fois, et suivez les panneaux "statue de Saint Valéry".
Vous attachez vos chevaux vapeurs à un arbre, emportez éventuellement un sac à dos avec le casse-croute, et ralliez la petite clairière qui contient la statue du Saint, un prie-dieu en pierre, une croix (en pierre également), et deux bancs (pour un éventuel pique-nique, mais vous faites comme bon vous semble).
Vous êtes en l'an de grâce 565. Les serfs se lèvent avec le soleil pour aller aux champs et n'en reviennent qu'au couchant. Ils n'ont pas de tracteurs climatisés, avec ordinateur à connection satellitaire qui donne les cours de la viande du bœuf et du mouton en temps réel (véridique !).
Ils craignent seulement la famine, les mauvaises récoltes, la grêle, le gel et toutes ces catastrophes agricoles. Alors, pour s'en prémunir, ils invoquent des puissances occultes : la déesse de l'abondance, le dieu du vent, celui du froid, ou encore celui du tonnerre et de la foudre. Et puis voilà que, dans ces campagnes abandonnées, arrivent des missionnaires catholiques.
Parmi eux, un dénommé Valéric, qui devint ensuite Valéry. Il est âgé de 28 ans et vient de Limoges. Il découvre ici le pays des montagnes de Bernage (Puy des Trois Cornes) et décide d'y vivre en solitaire et dans un pieu recueillement. Il en fait son "territoire" et construit sa cellule d'ermite au sommet de la montagne. Il y entretient un petit potager qui lui fournit à peine quelques légumes.
Les habitants du voisinage savent que, là-haut, vit chichement un moine. Peu à peu, ils prennent pour habitude d'avoir recours à ses prières. Il les adresse, en leurs noms, à son dieu unique. Pour le remercier, ils lui apportent un peu de nourriture. Et ainsi, au fil du temps, ils en viennent à adopter son Dieu... et à délaisser les leurs.
Il se dit, encore aujourd'hui, qu'il fit, à cette époque, des miracles. Pour cela, les croyants en firent un saint. Ce n'est pourtant qu'en 1080 que le village situé plus bas prit le nom de Sancto Valérico, avant de devenir Saint Vaulry en 1577, puis Saint-Vaury de nos jours.