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MARCHOUCREUSE 23
1 novembre 2020

IL ETAIT UNE FOIS... LES DEBUTS CHAOTIQUES DE L'INDUSTRIE CREUSOISE !

Le chemin de fer, qui arrive à Ahun et à Lavaveix en 1867, permet une formidable explosion de l'activité des houillères : des quantités phénoménales de charbon sont extraites par 1047 ouvriers, tandis que 255 autres fabriquent des objets en verre, 130 se chargent de produire du coke (pour se chauffer, comme vous le savez) et 115 réalisent des briques (pour faire des maisons plutôt moches).

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En 1874, il y a désormais 2000 mineurs et ils sortent de la mine 354.000 tonnes de charbon (un record). Mais, en 1876, des puits sont fermés, le four à coke est arrêté et la verrerie se vend de moins en moins. En 1911, la production de charbon chute à 80.000 tonnes et le nombre d'ouvriers descend en dessous de 1000. A Bosmoreau, les mines n'en font plus travailler que 200.

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La Société des Mines d'Or du Châtelet a encore besoin de 400 personnes et les mines d'étain et de kaolin de Montebras de 250. A Bourganeuf, la porcelainerie et la chapellerie donnent des emplois à une centaine d'ouvriers. A Crocq, le travail des peaux fournit du travail à la tâche, à domicile. Quelques tuileries et briqueteries artisanales vivotent encore, tant bien que mal...

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Quant aux petits ateliers qui fabriquent de la flanelle ou des chandelles, ils ferment leurs portes les uns après les autres. Cependant, en ce début de 2nde décennie du 20ème siècle, la Creuse possède encore 11.000 emplois artisanaux ou industriels ! A Aubusson, la tapisserie ne survit plus désormais que grâce aux commandes du Mobilier National. Puis, en 1914, la guerre éclate...

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Entre 1914 et 1918, cette méchante boucherie fait disparaitre la main d'oeuvre (masculine). Les mines de Montebras redémarre en 1919 avec seulement 50 salariés et celles du Châtelet n'ont désormais plus que 280 employés. La mine de Bosmoreau ferme en 1922 et, à Lavaveix, les 600 mineurs n'extraient plus que 40.000 tonnes de charbon. Mais le pire est à venir...

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En 1926, les industries de la laine perdent 300 emplois à Aubusson et à Felletin. Dans les 10 ans qui suivent, elles en perdent 500 autres. Dans toute la Creuse, des emplois industriels disparaissent. En 1936, les mines de Lavaveix ont licenciés les 3 quarts de leurs effectifs (elle ne produisent désormais de charbon que pour un seul client : la SNCF). Cependant, à Guéret, nait Régina...

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Mais cette nouvelle fabrique de chaussures disparait rapidement. Par contre, les affaires des carriers du Maupuy (sur les hauteurs de Guéret) sont florissantes et les effectifs de la société Perceval sont passés de 100 à 700 personnes au cours des 40 dernières années (dont une grande partie sera fournie par l'immigration italienne). Par ailleurs, le nombre des ouvriers du bâtiment double...

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En effet, cette période voit surgir de nombreux chantiers (notamment ceux de l'Hotel de Ville, de la poste et de plusieurs écoles de Guéret, ainsi que celui de l'agrandissement du sanatorium de Sainte-Feyre et ceux de la mise en oeuvre de plusieurs barrages hydroélectriques). L'électrification des campagnes va aussi permettre à 40 personnes d'être employés dans l'usine de poteaux électriques de Lavaveix.

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Une trentaine de Creusois travaillent pour la scierie Mazière, à Moutier-Rozeille, et une soixantaine aux conserveries d'Auzances. Des liaisons régulières sont assurés par les autobus des 80 sociétés creusoises de transport, qui sillonnent en tous sens les 835 km. (bitumés) de routes nationales et les 3438 km. de chemins départementaux. La SNCF "aide" alors les transporteurs...

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Cette société de service public a, en effet, décidé de fermer toutes ses lignes secondaires (et, du même coup, supprime des centaines d'emplois de garde-barrières). En Creuse, les petits commerces sont omniprésents et représentent un total d'environ 7.000 emplois : des petits patrons, des artisans indépendants et des salariés, y compris ceux de LA grande entreprise commerciale de Creuse...

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Il s'agit de l'Union des Coopérateurs du Centre (UCC), où travaillent plusieurs centaines d'employés. Les services publics creusois fonctionnent avec 3.500 fonctionnaires, répartis sur tout le département. Par ailleurs, pendant cette décennie 1930, les trois quarts des Creusois en activité (72%) travaillent dans l'agriculture (bien que 7.000 paysans aient disparus durant cette période).

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Ces quelques 80.000 paysans creusois font tuer et découper leurs 600.000 boeufs, moutons et cochons dans les centres d'abattage de Guéret, Aubusson, Auzances, Dun-le-Palestel et Mourioux. Des fours à chaux de 4 villes alimentent les coopératives agricoles. Les paysans creusois génèrent également des emplois dans 15 huileries, 224 cidreries et 253 moulins artisanaux.

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L'ensemble de l'industrie creusoise ne procure alors de travail qu'à environ 6.000 personnes. L'entreprise Sallandrouze Aubusson) n'a plus que 238 salariés, la Société des Mines d'Or du Châtelet en a 145, et la Compagnie des Mines d'Ahun survit avec 113 personnes. Des diamants sont taillés à Felletin (par la coopérative ouvrière) et à Bourganeuf (par les établissements Coupé)...

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Les pierres précieuses qui ont été façonnées à Felletin et à Bourganeuf sont assemblées par les 230 ouvriers de la "grande" usine de bijoux Fix, à Guéret. Les ateliers Hamot, à Aubusson, et les ateliers Pinton, à Felletin, s'équipent de métiers mécaniques pour fabriquer du tissu Jacquard au mètre, histoire de maintenir leurs entreprises en activité... jusqu'à des jours meilleurs.

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La suite ? Vous la connaissez : l'année 1939 ensanglante l'Europe. Puis plusieurs continents s'embrasent et sont plongés dans une nouvelle guerre mondiale... Mais, aujourd'hui, la crise des années 1930 et cette seconde guerre mondiale sont terminées. Les "jours meilleurs" sont-ils pour autant revenus en Creuse ?

Nous répondrons OUI, car il n'est toujours pas obligatoire de porter du Jacquard sur soi... ouf, sauvé !

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Commentaires
M
Bonjour <br /> <br /> Très bon article.Je souhaite un article détaillé sur les moulins en Creuse au 19e et 20 e siècle .<br /> <br /> Merci.<br /> <br /> Salutations creusoises.
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P
bonjour. juste un petit mot, pour vous dire, en temps qu'ancient patissier, ayant débuté a Bourgabeuf dans les années 70,que le Creusois,a été remis au gout du jour, par Mr Lacombe, président des patissiers de la Creuse! voila "ma mise au point" bien amicalement!!
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MARCHOUCREUSE 23
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MARCHOUCREUSE 23
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