CITOYENS, ECOLOGISTES, PÊCHEURS, CHASSEURS ET AGRICULTEURS CREUSOIS... MÊME COMBAT !

30 avril 2020

CITOYENS, ECOLOGISTES, PÊCHEURS, CHASSEURS ET AGRICULTEURS CREUSOIS... MÊME COMBAT !

Précisons tout de suite que ce qui suit se passe à une époque trés lointaine (quasiment la préhistoire même !). En effet, c'est en 1973 que l'Association Creusoise des Amis de la Nature (l'ACAN) rédige sa charte de "protection de la nature et de l'environnement de la Creuse" (là, vous vous dites : "En voilà une idée stupide ! La Creuse est déja, en 1973, un véritable petit paradis terrestre !")...

Certes oui, mais cette charte veut (prudemment) éviter aux agriculteurs d'être contraint d'utiliser trop de pesticides "au nom de la productivité industrielle". L'ACAN leur suggère donc d'obtenir un rendement plus que suffisant avec des méthodes biologiques. Cette association entend également lutter contre la désertification rurale en faisant appel aux collectivités locales...

L'ACAN demande que les investissement soient plus justement répartis et qu'ils respectent l'outil de travail des agriculteurs, que les lois soient respectées (elles aussi) pour que les rivières et les ruisseaux creusois "cessent d'être transformés en égouts". Les écolos de 1973 proposent que la moitié des sièges (communaux, cantonaux et départementaux) soient attribués à de simples citoyens...

Seulement ceux de commissions "nature et environnement" (rassurez-vous !) où ils pourront ainsi maîtriser leur cadre de vie ! Sans faiblir, l'ACAN fait la révolution en demandant que (dés 1980) les voitures n'accèdent plus aux centres des villes et qu'elles laissent la place aux vélos et aux piétons (des parkings seront alors construits en périphérie) ! Vous en voulez encore ? Il y en a...

Nous sommes toujours en 1973 et la charte de l'ACAN parle de créer des "zones vertes" autour des villes (aujourd'hui, nous préfèrons parler de "coulées vertes"... elles aussi en attente !). Il est également question d'associer les pêcheurs et les chasseurs aux associations de protection de la nature, ainsi qu'à des biologistes, pour qu'ils préservent ensemble la faune et la flore !

La charte stipule que l'exploitation de la forêt ne doit pas entraîner sa destruction biologique, l'équilibre écologique primant sur la rentabilité à "court terme". La création de sentiers aidera à développer le tourisme et l'ACAN demande aussi que des parcs (régionaux) viennent protèger les zones sensibles (notamment contre les dépots sauvages d'ordures et de carcasses en tous genres).

Le texte de l'ACAN s'élève également contre les bâtiments industrialo-agricoles qui défigurent les campagnes (de nos jours, les agriculteurs qui font l'effort d'utiliser du bois pour construire leurs hangars sont toujours aussi rares). Sur ce sujet, il propose que les agriculteurs bénéficient de l'aide technique (et financière) des Services de l'Equipement, d'architectes-paysagistes et d'organismes de l'habitat rural.

La (plutôt décoiffante) charte de 1973 espère aussi limiter "l'implantation anarchique" de l'habitat de type pavillonnaire en créant des ensembles regroupés qui resteront en harmonie avec la (célèbre) beauté des paysages creusois. Au passage, l'ACAN cite l'exemple des sociétés d'HLM et rappelle que l'architecture ancienne, rurale et populaire, doit être sauvegardée.

L'Association Creusoise des Amis de la Nature déclare (pour conclure) que, de manière générale, "notre civilisation doit faire passer le bonheur de l'Homme avant le profit, les besoins collectifs avant les intérêts privés et l'avenir du monde vivant avant l'exploitation aveugle de la terre"... c'était il y a (grosso modo) un 1/2 siècle, les p'tits loups (A d'accooord ! Donc... hier, c'est demain ?).