L'EVEQUE DE LIMOGES DONNE COLONDANNES A BENEVENT (ALLEZ, C'EST CADEAU !)
En 1080, des reliques de Saint-Barthélémy sont amenés de Benevent (en Italie) à Bénévent (en Haute-Marche) ! Le chanoine du diocèse de Limoges (dont dépend Bénévent) décide alors de faire ériger une abbaye pour mettre les reliques à l'abri. De son côté, l'évèque de Limoges décide de participer à la construction de cette abbaye et fait donc des dons importants...
Parmi les dons qu'offre l'évèque se trouve l'église de Colonzanas (qui sera donc incluse dans le futur archiprêtré de Benevent). Vers 1112, cette petite paroisse prend le nom de Sancti Remigii de Colonzanas qui (au 14ème siècle) devient Capella a Colondanis. Puis, en 1459, l'abbaye de Bénévent est construite et Marc Foucauld (seigneur de Saint-Germain) en nomme le 1er abbé...
Il se nomme Louis... Foucauld ! En 1587, la Haute-Marche est rattachée à la Généralité de Moulins. Mais, comme cette province est trés loin de Moulins, les intendants de la Généralité ne s'en occupent pas. Les habitants de Colondanes se sentent donc naturellement plus proches de Gaspard Foucauld, seigneur de Saint-Germain-Beaupré (et de Colondanes... avec 1 seul N).
En 1621, alors que la famille des seigneurs de Foucauld a trés largement répandu la foi protestante sur ses terres, Gabriel Foucauld se convertit subitement au catholicisme. Pour l'en remercier, le roi Louis XIII lui confie toutes les terres de Dun-le-Palestel en 1639. En 1651, le marquis Henri Foucauld se range dans le camp du cardinal Mazarin (et du futur Louis XIV).
Puis, en 1766, les héritiers de Anne-François Foucauld vendent les terres de Dun-le-Palestel au marquis Nicolas Doublet du Persan, qui possède déjà celles de Saint-Germain-Beaupré, Sagnat et... Colondannes (qui s'écrit désormais avec un double N). Les habitants de Colondannes se demandent si ce changement de seigneur est vraiment une bonne chose pour eux.
A Colondannes, le curé Fossiat ne se pose pas ce genre de question et, en 1770, cède les terres de sa cure au marquis Nicolas Doublet du Persan contre une rente annuelle. Il garde cependant la maison de sa cure, 2 étables, plusieurs granges, quelques beaux terrains, des prés (qui rapportent chaque année 120 quintaux de foin), des taillis, des bois et un étang poisonneux...
Il jouit tranquillement de sa rente annuelle jusqu'en 1789. Puis, l'année suivante (trés exactement le 28 mai 1790), les autorités révolutionnaires républicaines, qui exercent désormais le pouvoir, somment le curé Fossiat d'établir sans délai la liste complète de tous les biens qu'il possède...