"Où est-il, le petit village ? Dans quel pli de terrain cache-t-il ses maisons ? Se groupent-elles autour de l'église, au fond de quelque creux, le long d'une grande route, ou s'en vont-elles gaiement à la file ? Ou encore grimpent-elles sur un coteau, comme des chèvres capricieuses, étageant et cachant à demi leurs toits rouges dans les verdures ?"

"A cette heure, que font les habitants dans les terres, au grand soleil ? Le soir, au retour, le long des sentiers, s'arrêtent-ils pour voir d'un coup d'oeil les larges récoltes, en remerciant le ciel de l'année heureuse ? Je me l'imagine volontiers sur un coteau. Il est là, si discret dans les arbres, que, de loin, on le prendrait pour un champ de rochers écroulés et couverts de mousse."

"Mais des fumées sortent des branches; dans un sentier qui descend la pente, des enfants poussent une brouette. Alors, de la plaine, on le regarde avec une envie jalouse, on passe, en emportant le souvenir de ce nid entrevu. Non, je le crois plutôt dans un coin de la plaine, au bord d'un ruisseau. Il est si petit qu'un rideau de peupliers le cache à tous les yeux."

"Ses chaumières disparaîssent dans les oseraies de la rive. Un bout de prairie verte lui sert de tapis, une haie vive le clôt de toutes parts, comme un grand jardin. On passe à côté de lui sans le voir. Les voix des laveuses sonnent, semblables à des voix de fauvettes. Pas un filet de fumée. Il dort dans sa paix, au fond de son alcôve verte." Emile Zola

Vous venez de lire des extraits de la nouvelle "Le petit village", que l'équipe de Marchoucreuse a déniché dans un recueil de 145 pages nommé "Contes choisis"(édité par P. Noordhoff Editeur en 1921). A sa lecture, il est plutôt facile de s'imaginer qu'Emile Zola y décrit un village de la Creuse... Si vous avez reconnu le votre, soyez sympa : donnez-nous son nom ! Allez-euu !

LE PETIT VILLAGE

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