En cette période estivale, Marchoucreuse souhaite vous rafraîchir en vous parlant un peu de l'hiver et de l'ancestrale fête de Noël... A l'aube du 24 décembre, un bon feu de bois sec était allumé dans la cheminée et ses braises étaient étalées sur la pierre foyère. Les femmes y posaient les patons, qui avaient été faits la veille et qui avaient passés la nuit sous l'édredon, dans les lits.

Le soir, la veillée se poursuivait (exceptionnellement) jusqu'à minuit, heure à laquelle les enfants, les jeunes filles et les femmes se rendaient à l'église. Tous marchaient sans craindre le diable et les sorcières car la nuit de Noël protègeait ceux qui allaient à la messe. Les femmes mettaient dans leurs poches des noix, des pommes et du pain pour les déposer autour de la crèche.

Avant de les rejoindre, les paysans déposaient une énorme bûche de bois d'aubépine sur les braises où, le matin même, "les femmes" avaient cuit les pains. Cette bûche avait été coupée le 23 décembre de l'année précédente et avait ainsi pu sécher pendant tout une année. Et malheur à qui osait s'assoir dessus... celui-là était certain de voir son derrière se couvrir de furoncles !

Cette énorme bûche se consumait toute la nuit et, si elle s'éteignait avant le matin du 25, un malheur s'abattrait ensuite sur la chaumière... La maîtresse de maison veillait donc toute la nuit sur cette bûche pour qu'elle se consume lentement, sans faire trop de flammes. Quand la bûche brûlait encore à l'aube du jour de Noël, son époux devait offrir un banquet à toute la famille.

Si, en plus, avec cette bûche, avait été brûlé un rameau de buis préalablement trempé dans de l'eau bénite, les cendres (froides) pouvaient être répandues sous les lits, ce qui protégeait alors la maison de la foudre. Mais revenons un peu en arrière : après la messe de minuit, après qu'une croix ait été tracée au couteau sur le pain, la famille pouvait alors commencer à réveillonner.

Les mets de ce réveillon n'étaient présents qu'une fois par an sur les tables des paysans creusois qui, cette nuit-là, savouraient des pâtés, du boudin, des grillades et des rôtis, ainsi que les pâtisseries qui ont été cuites en même temps que le pain. Une fois ce festin englouti, avant que toute la maisonnée n'aille se coucher, le paysan racontait la fable du "grand-père hiver" aux enfants...

En effet, comme chaque année, il disait aux enfants qu'un malheureux vieillard marchait dans la nuit glacée jusqu'à l'aube. Ce vieux, en cette nuit du 24 décembre, se dévouait pour porter un sac sur son dos dans lequel il emportait l'hiver ! Et ce n'est que beaucoup plus tard (dans les années 1920 pour être précis) que les Creusois accepteront de lui donner le nom de... Père Noël.

C'est vrai que ce n'est pas tous les jours Noël mais... nous avions envie de fraîcheur !

DEUX OU TROIS CHOSES A PROPOS DE NOEL !

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