La bête de la Creuse égorge les enfants !
En cette année 1698, les récoltes sont particulièrement médiocres : peu de fruits, peu de blé et, comble de malheur, peu de châtaignes ! Cela nous promet une famine et des paysans en colère ! Là dessus, dans les campagnes, apparaît soudain une mystérieuse et terrifiante bête. Elle blesse, tue et dévore. Elle a déjà fait une centaine de victimes autour de Saint-Vaury.
Les coups de feu qui l'atteignent ne la tue pas... Aussi, plutôt superstitieux, une partie des paroissiens parle de sorcellerie. D'autres, plus censés, disent qu'il s'agit d'une panthère ou d'un loup-garou. Ce qui est certain, c'est que cette bête, plus grande qu'un loup, a une très grosse tête, des oreilles courtes et une collerette blanche. Son pelage est roux, sa queue longue et touffue, et ses grosses pattes ont de grands ongles.
A Sauviat, une trentaine de personnes a été tué par cette bête... ou une qui lui ressemble. Très souvent, elle se cache derrière une haie qui borde un chemin et, de là, bondit sur sa proie humaine, l'étouffe en l'enserrant et l'égorge. Certains affirme l'avoir aperçu à proximité de leur maison. D'autres disent qu'elle a déjà bondit sur un homme à cheval. Cette bête est également capable de parcourir 10 lieues en une journée (une quarantaine de km.).
Sa présence a été signalée autour de Guéret mais aussi dans la paroisse d'Aubusson où elle est présente l'année suivante. En règle générale, la bête s'attaque plutôt à des jeunes filles ou, à la rigueur, à des femmes. A Vallière, c'est une adolescente de 13 ans qui a été atrocement mutilée. Une battue est immédiatement organisée. Mille hommes armés ratissent la région. Ils causent de nombreux dégats aux cultures mais ne trouvent pas la bête. Toujours est-il que, à la suite de cette battue, les attaques cessent subitement.
Soixante-huit ans plus tard, une bête similaire (mais beaucoup plus célèbre) apparaît dans le Gévaudan. En 3 ans, elle fera 99 victimes qui sont, en très grande partie, des enfants. L'un d'entre eux est tué en Corrèze.