QUAND LE MALHEUR FRAPPE LES MARCHOIS...

En novembre 1629, un incendie ravage 7 maisons du bourg de Sagnat. A la veille de l'hiver, les familles qui y vivaient se retrouvent sans abri. Étonnamment (en tout cas pour nous, contemporains du 21ème siècle), leur premier et principal souci est de faire constater au plus vite leur malheur par un collecteur du roi dans le but d'obtenir un... report du paiement de leurs impôts.

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La sécheresse estivale de 1771 est telle que les fourrés du Puy Brevier (près de Colondannes) sont aussi secs qu'inflammables. A l'aube, la femme de Pierre Pinot rallume son âtre avec des braises qu'elle laisse malencontreusement tomber... dans l'air desséché, le feu se répand aussitôt dans la pièce, dans la maison, puis gagne celles des voisins. Tout s'embrase en un instant...

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Au total, 8 familles assistent, totalement impuissantes, à la destruction de leurs foyers. Sous leurs yeux, le feu dévore goulûment les murs en torchis, part à l'assaut des toits de chaume qu'il réduit en cendres, se met ensuite à ronger les poutres et les meubles avant de se répandre, finalement, dans la paille des étables et dans les greniers emplis de grains pour l'hiver.

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Le 27 juillet 1772, Jean Caboche et Jean Guilhon, collecteurs du roi, accompagnent Joseph Tardy, lieutenant royal à Guéret. Ils se rendent à Colondannes à la demande de Guilhaume Lafont qui veut faire constater les dégats qu'un ouragan a causé à sa toiture. Le dommage est estimé à 250 livres : Lafont espère alors que l'intendant royal acceptera de patienter !

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Bien que l'invention des assurances date du 14ème siècle, elles concernent surtout le monde des affaires. Les paysans Marchois, quand ils sont victimes de calamités, doivent (bien souvent) abandonner le peu qui leur reste aux collecteurs des impôts, ou mettre en fermage leur lopin de terre auprès de paysans moins malheureux qu'eux. Puis, ils prennent leur balluchon...

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Ils partent, disparaissent dans une grande ville où ils tentent de louer leur force de travail pendant quelques mois (comme manoeuvre ou maçon). Au 18ème siècle, dans la Marche, les impôts dûs par les paysans sont quelquefois plus élevés que leurs gains et ceux qui tardent à payer (y compris quand ils sont collecteurs d'impôts) finissent en prison... 1789 n'est pas le fruit du hasard !

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