OU EST PASSEE LA "VILLE" DU PUY DE GAUDY ?

Imaginez ! Vous êtes à Guéret, vous sortez de l'Office de Tourisme, vous descendez la place Bonnyaud et traversez le rond-point Arfeuillère. A présent, vous remontez entièrement la rue de Pommeil jusqu'au Hall de l'agriculture. Sur sa gauche, vous trouvez la "route de Guéret aux Bains d'en Bas" : à l'abri des arbres, vous la suivrez jusqu'aux Bains d'en Haut...

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Aux Bains d'en Haut, qui se trouve légèrement en contrebas du sommet du Puy de Gaudy, vous découvrez la fontaine où, depuis plusieurs milliers d'années, coule la source qui, jadis, alimentait en eau... la ville du Puy de Gaudy ! Par la suite, elle donnera à boire aux familles des paysans des Bains d'en Haut. Mais, ces dernières années, elle se tarit dés la fin du printemps.

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Aujourd'hui, il n'y a plus une seule ferme aux Bains d'en Haut. A côté de l'antique fontaine, un ancien lavoir sert, en hiver, de trop-plein au filet d'eau qui s'écoule encore de la source. Un bénitier, dont les archéologues pensent qu'il a été sculpté vers l'an 1000, bénéficie d'un toit protecteur. D'aucuns pensent qu'il provient de l'ancienne chapelle de la ville du Puy du Maupuy.

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Si ce bénitier provient bien de feue cette chapelle, en ce cas il en est l'unique vestige... Mais, à cet instant de notre récit, nous réalisons que nos lectrices et lecteurs meurent probablement d'envie d'en savoir plus sur la ville du Puy de Gaudy... Nous vous demandons quelques lignes de patience car il reste encore une toute petite chose à écrire sur les Bains d'en Haut...

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Un peu en dessous de la source et du lavoir, un étroit et insignifiant chemin s'évade vers la gauche. Difficile ici d'admettre que vous et nous sommes, en réalité, debout sur une portion de la voie romaine qui reliait la grande cité d'Ahun à la petite ville de La Souterraine, passant à côté du (futur) château de La Chezotte et traversant aussi Saint-Feyre et Bridiers.

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Pour ne pas vous déplaire, nous quittons les Bains d'en Haut sans nous attarder et remontons vers le site du Puy de Gaudy, lequel domine Guéret de ses 651 mètres où, "d'en haut", cette ville semble s'étaler au creux d'une vallée faussement plane. Au sommet, il y a quelques 6000 ans, un clan d'hominidés en mal de sédentarisation décide d'installer là son campement...

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Niché sur cette hauteur, l'endroit leur semble assez bien protégé (nous avouent-ils!). Plusieurs millénaires plus tard, une tribu de Lémovices trouve à son tour l'endroit convenable. Ils renforcent la défense naturelle d'une enceinte en pierre, surmonté d'une palissade en bois (c'était la mode à l'époque). Longue d'un kilomètre, elle entoure leurs 5 hectares de territoire.

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Ils ont tout sur place : de l'eau de source (juste à côté), du gibier, assez de place pour récolter quelques végétaux et du bois en pagaille (pour faire cuire la tambouille et pour faire fondre des roches ferreuses, pour en faire des outils et des armes). Ils en profiteront aussi pour vitrifier du granit et renforcer ainsi la résistance du rempart qui protègeait leur domaine.

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Avec la romanisation qui s'ensuit, le village se "gallo-romanise", se développe gentiment et entre ensuite tranquillement dans le moyen-âge. Au 12ème siècle, le Puy de Gaudy est désormais une ville, peuplée d'environ 1000 habitants (selon un institut de sondage de l'époque). Elle possède une chapelle, qu'entoure un modeste cimetière (ou "nécropole", si vous préférez !).

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Les seigneurs locaux réalisent alors que la ville de Puy de Gaudy, de par sa situation élevée et sa fortification, est un lieu stratégique qu'il vaudrait mieux ne pas voir tomber entre des mains autres que les leurs ! Ils prient alors (fermement) les 1000 habitants de cette  ville d'aller habiter ailleurs ! Les archéologues auront par la suite du mal à faire parler les rares vestiges qui ont survécus.

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En effet, outre les fonts baptismaux de l'ancienne chapelle (dont rien d'autre n'a été retrouvé !), une portion de muraille défensive subsiste, ainsi qu'une dizaine de sarcophages du cimetière, et également le plateau (seul) d'un dolmen... convenez que c'est vraiment peu pour éclairer les 6000 ans d'occupation humaine que le plateau du Puy de Gaudy a vu défiler sur son sol !

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Il y a peu (peut-être même encore aujourd'hui), l'eau des 2 fontaines voisines du Puy de Gaudy (celle des Bains d'en Haut et celle des Bains d'en Bas) possédait la réputation de pouvoir guérir les enfants. A propos de croyances, sur le plateau du puy, nous avons croisé une créature (jambes nues et blanches, surmontées d'un torse bleu et coiffée d'une bombe d'équitation)...

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Elle a trés poliment répondu à notre bonjour avant de disparaître. Au retour, à côté du parking, nous apercevons 2 autres silhouettes qui disparaissent aussi (mais dans leurs voitures !). Pour élucider les mystères qui entourent ce lieu peuplé de fantômes, nous y revenons de nuit... et découvrons qu'un couple d'arbres devient fluorescent pendant ses ébats (mais ça, ça ne nous regarde pas!).

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En tout cas, nous savons maintenant comment les arbres du Puy de Gaudy font les bébés arbres (nous allons donc pouvoir aider à combattre le réchauffement climatique !).

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Un grand merci à Colette, notre guide de la journée, pour sa sympathique hospitalité et pour son enthousiasme extrêmement communicatif !