LES COMMUNARDS CREUSOIS RAMENENT LA LIBRE-PENSEE DANS LEURS BALUCHONS
Au lendemain de la Commune de Paris, les maçons creusois (encore en vie) rentrent au pays. Certains ramènent avec eux les idées philosophiques de la Libre Pensée, lesquelles renforcent un radicalisme, un anticléricalisme et un républicanisme déjà bien ancrés en Creuse. Néanmoins, il faut attendre 1880 pour voir naître la 1ère association de Libre Pensée à Lavaveix-les-Mines...
La 2nde arrive en 1886 à La Souterraine et celle du canton de Bourganeuf possèdera quelques 200 adhérents en 1904. La Libre Pensée est aussi présente à Naillat, Banize, Lépinas, Mourioux, Vieilleville, La Saunière, Fransèches, Clairavaux, La Courtine, Saint-Michel-de-Veisse et Sous-Parsat
(dans d'autres communes, les preuves de son existence n'ont pas été retrouvées !).
Chaque association communale de libres penseurs possède sa bannière, pour les défilés ou pour honorer le décès de l'un des siens. En 1905, l'Assemblée nationale prépare le texte d'une loi de séparation entre les cultes et l'Etat et les Libres Penseurs de Saint-Moreil adressent une pétition à Emile Combes, le chef du gouvernement, pour approuver cette loi (laquelle sera votée le 9 décembre).
Dans les années 1940, le gouvernement du maréchal Philippe Pétain interdit la Libre Pensée : ici et là, les libres penseurs font aussitôt disparaitre leurs bannières et toutes les traces qui permettraient à ce régime dictatorial de les envoyer en prison ou (pire encore) en camp en Allemagne. Ces destructions permirent de sauver des vies mais eurent des conséquences pour la suite...
Dans les décennies qui suivirent, les historiens voulurent répertorier toutes les associations creusoises de la Libre Pensée (qu'ils estimaient avoir été plus d'une centaine) mais ne purent en retrouver qu'une quinzaine. Une victoire posthume pour Pétain mais la Libre Pensée se vengera : son symbole, la célèbre semeuse, va orner les pièces de 1 franc jusqu'à la fin du 20ème siècle !