Magie : pif, pouf... une 3ème église apparait soudain à Moutier-Rozeille !
Entre Aubusson et Felletin, si vous osez quitter la D982, vos chevaux-vapeur sauront vous mener à Moutier-Rozeille, un endroit où il se passe de drôles de choses... Nichée en hauteur, à 300 m. du bourg, se trouve le village de Saint-Hilaire. Jadis, il possédait une humble église, entourée d'un important cimetière, le tout étant là depuis le 12ème siècle (si ce n'est plus !).
En 1157, Saint-Hilaire est une paroisse à part entière et (donc) Moutier-Rozeille n'a trés probablement pas encore d'église. En 1674, comme le bourg de Moutier-Rozeille s'est doté d'une imposante église, celà en fait (donc) 2 pour la paroisse (qui n'a qu'un curé, lequel habite à Moutier-Rozeille). L'église de Saint-Hilaire est petite et seule sa façade est en pierres de taille...
Arrive le 5 juin 1892, jour où le conseil municipal de Moutier-Rozeille décide (à l'unanimité) de vendre la vieille église du village de Saint-Hilaire : l'argent ainsi obtenu permettra de faire réparer celle du bourg ! La vente, qui a lieu le 21 juillet 1895, rapporte 700 francs (pour l'autel et les menuiseries) et 3050 francs (pour les pierres, la charpente et les terrains de l'église et du cimetière).
Les objets du culte doivent être déménagés de nuit car les habitants du village de Saint-Hilaire sont ulcérés de voir disparaître leur église. Quand au déplacement de l'unique cloche encore en place à Saint-Hilaire, elle a été à 2 doigts de dégénérer en une violente bagarre. Puis, le temps aidant, le calme revient. Arrive alors 1916, l'année où Mr. Netange vient à Moutier-Rozeille...
Mr. Netange, qui est membre de la Société des Sciences de la Creuse, constate "de visu" que l'église de Saint-Hilaire est toujours debout. Il découvre la pierre sculptée du bénitier et pense alors qu'elle est d'origine gallo-romaine. La présence de blocs taillés (de réemploi), le conforte dans l'idée que cette église a pu être érigée sur les ruines d'un temple gallo-romain.
Il interroge alors les habitants, prend des photos, fait des croquis des ruines de l'église, éffectue des recherches dans les archives communales, départementales (et même dans celle du clergé de Limoges) et, ainsi, en sauve la mémoire. Et puis, en 2012, le CNRS fait des fouilles sur l'emplacement et, pif, pouf, y découvre un mausolé gallo-romain... Mr. Netange avait donc vu juste !
http://www.artehis-cnrs.fr/Moutier-Rozeille-23-Creuse-Saint