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MARCHOUCREUSE 23
6 décembre 2022

EN 1939, LE LIMOUSIN EST (DEJA) UNE TERRE DE CONTRASTE

En 1939, les cantons ruraux du Limousin sont dans un triste état. Après avoir été bien "saignés" par la première guerre mondiale, ils ont vu fuir leur jeunes, partis quêter du travail à Limoges ou à Paris. Mais dans les bourgs, la situation est restée stable : les innombrables services et commerces qui y ont prospérés ont permis à la population "urbaine" de trouver des emplois...

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Les bourgs fourmillent alors d'épiceries-buvettes, de boutiques de "mode et nouveautés", d'une (voire de 2) pharmacie(s), de plusieurs coiffeurs-buvettes (où l'on taille aussi la bavette !), de médecins et dentistes, ainsi que de dizaines d'hotels-restaurants ou auberges. Les "chefs-lieu de commune" organisent leur foire mensuelle où l'ensemble du monde rural vient alors vendre et acheter.

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La ville d'Eymoutiers (3650 habitants, en majorité des ouvriers du cuir), accueille 2 foires par mois où les paysans des environs peuvent proposer à la vente jusqu'à 800 bovins, 1.000 moutons et quelques 100 porcs. Vers 1930, à Châteauneuf-la-Forêt, c'est l'arrivée d'une papeterie qui a fait bondir la population de 400 nouveaux habitants (et a ainsi stoppé sa désertification !).

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Dans la campagne limousine de 1939, le labour se fait toujours avec une charrue tractée par 2 vaches; les paysans en sabots vont dans la "cabane au fond du jardin" pour assouvir leurs besoins; les fosses à fumier sont des trous (non bétonnés) creusés à même la terre et les véhicules à moteur qui circulent sur de petites routes (bien souvent pas encore goudronnées) sont trés rares...

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Pour l'essentiel, ce sont de petits camions ou camionnettes de livraison, des autocars à gazogène qui transportent les voyageurs vers les gares ou des voitures de notaires, médecins et autres pharmaciens (aisés... et désireux de le faire savoir !). La circulation automobile est si peu dense que la volaille vaque tranquillement sur ces routes et y fait même parfois des nids (authentique !).

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La lessive se fait à la main, dans les lavoirs, et la paysanne fait aussi la cuisine pour la famille, nourrit les volailles, les lapins, le cochon et s'occupe du potager où elle fait pousser pommes de terre, raves et topinambours. Son mari s'occupe des vaches et des moutons, du labour, de l'épandage du fumier, des moissons en été et d'engranger assez de bois et de foin pour l'hiver.

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Les enfants et la grand-mère sont chargés de faire paître les brebis. Les champignons des bois, les châtaignes et les pommes permettent de varier la nourriture (sans parler des truites que l'on pêche à mains nues !). Les topinambours (récoltés en hiver) nourriront les bêtes. Le troc (avec les régions du sud) permet à la Montagne Limousine d'échanger ses pommes de terre contre du vin.

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En 1939 toujours, pratiquement toutes les communes possèdent désormais un bureau de poste et l'éclairage public commence (chichement) à arriver dans les villages. Les charrues "Brabant" (à double soc) deviennent monnaie courante et les coopératives agricoles se multiplient. Avec elles, l'emploi des engrais commence à se répandre (auprès  de gros paysans qui en ont les moyens).

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Le troc et les échanges de coups de main continuent de souder les paysans de Corrèze, de Haute-Vienne et de Creuse et les trés rares machines qu'ils utilisent sont achetées (et utilisées) en commun. Les jeunes ont adopté le vélo (et se déplacent dans ce pays où les familles ont de nombreux cousins ici ou là). Dans les bourgs, chaque café a ses habitués et tous se connaissent. Idem pour les épiceries...

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Chacune a sa clientèle propre et (là aussi) tout le monde connait les autres. C'est pourquoi, quand un étranger arrive dans leurs petits univers, chacun devient prudent et se tait... Vous comprendrez ainsi, belle et insouciante jeunesse, pourquoi les terres du Limousin ont permis, dés 1940, à un dénommé Georges Guingouin de devenir le tout premier résistant de France !

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Commentaires
L
Cette campagne était encore vivante jusqu'aux années 1970. Il me semble que c'est avec le passage à l'agriculture industrielle, incluant suppression des haies, des foires... , la création des grandes surfaces commerciales, qu'on est arrivé à une campagne vide d'hommes et d'animaux, des villages depeuples
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L
Merci pour tous ces bons souvenirs d'une époque hélas révolue où la campagne était si vivante
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MARCHOUCREUSE 23
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MARCHOUCREUSE 23
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