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MARCHOUCREUSE 23
25 septembre 2022

HISTOIRE (APPROXIMATIVE) DE L'APICULTURE CREUSO-LIMOUSINE

Il y a 60 millions d'années 1 ou 2 millions d'années près), les insectes vivent sur une planète où les humains ne sont pas encore arrivés. De petites abeilles (sauvages) butinent des tas de fleurs en semaine... avant de faire la fête le vendredi soir et de se saoûler à l'hydromel (certains historiens prétendent même qu'elles fumaient aussi du nectar de fleurs mais rien n'a jamais rien été retrouvé qui étaye cette hypothèse !).

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Le lundi, les abeilles redeviennent besogneuses, retournent dans la cavité où se trouve leur ruche (sauvage) et reprennent la construction des alvéoles hexagonales en cire dans lesquelles elles déposent la progéniture de leur reine et les provisions de miel. Puis, environ 55 millions d'années plus tard, l'homme moderne arrive, en Limousin comme ailleurs, et "cohabite" avec elles...

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Notre "futur" Lémovice vadrouille ici et là, se nourrit des végétaux qu'il cueille et, lorsque l'occasion s'en présente, grimpe le long d'un arbre creux pour voler aux abeilles (toujours sauvages) ce liquide doré et sucré qui est si bon à manger ! Et puis, trés longtemps plus tard, il s'installe dans un endroit où il se met à cultiver sa nourriture et à élever des animaux... dont des abeilles !

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En effet, cet ancêtre (qui est trés observateur) reproduit ce qu'il a vu dans la nature et installe des essaims (sauvages) dans des troncs creux de chataîgniers qu'il pose par terre (et recouvre de pierres plates, pour les protéger des intempéries et, ainsi, avoir du miel à portée de main !). Lorsqu'il envahit la Gaule, Jules César découvre les ruches en bois où les Lemovices ont mis leurs "esclaves"...

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César et ses légionnaires sont étonnés car, chez eux, les ruches sont rondes et fabriquées avec de l'osier. En bons envahisseurs, les Romains importent alors leur type de ruche. Les Lémovices s'en inspirent et fabriquent les leurs avec les tiges du seigle qu'ils récoltent. Ils les nomment bournas (paniers) et les antiques ruches en chataîgnier tombent alors, peu à peu, en désuétude.

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Les Romains enseignent aussi aux Lémovices comment enfumer les ruches pour récolter plus facilement le miel. Mais, quelques siècles plus tard (au moyen-âge donc), les Marchois reviennent à leur ancienne méthode, celle qui consiste à asphyxier l'essaim (ben oui, ils ont remarqués que les abeilles mortes piquent moins !). Aprés, il suffit d'aller récupérer un nouvel essaim (sauvage !) en forêt !

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Un nouveau métier voit alors le jour, celui de bigre (chasseur d'essaims). Les autorités chargent aussi les bigres d'approvisionner les habitants des villes en miel et, à partir du 17ème siècle, il devient définitivement interdit d'asphyxier les essaims. Des ruches en bois, en 2 parties séparables (le corps de ruche et une rehausse), commencent à détrôner les ruches rondes en paille de seigle.

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L'apiculteur enfume de nouveau sa ruche, récupère le miel dans la rehausse et n'embête pas les abeilles qui sont dans le corps de ruche. Le mélange miel et cire qui est récolté est mis dans un drap de chanvre à travers lequel le miel s'écoule pour être récupéré. A la fin du 19ème siècle, les cadres mobiles rangés parallèlement dans la réhausse apparaissent en Creuse (whouais !).

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Cette invention permet de disposer les cadres dans une centrifugeuse où, après "désoperculation", la machine va projeter le miel sur les parois et permettre ainsi de le récupérer. Une partie des apiculteurs creusois se dresse alors contre ces nouvelles pratiques qui, selon eux, retire le peu de propolis et de gelée royale que contient le miel (ils affirment même que cela en diminue la qualité).

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Les instituteurs creusois des pays ruraux s'en mêlent et se mettent à "prêcher" en faveur des nouvelles techniques auprès de leurs jeunes élèves (potentiels futurs apiculteurs). Malheureusement, au 20ème siècle, l'industrie du sucre installe son monopole et les vieux apiculteurs professionnels de la Creuse peinent à trouver repreneur. De plus, de nouveaux fléaux déciment les essaims...

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Pour faire face (aux pesticides, aux varoas et aux frelons), les apiculteurs du 21ème siècle (pros ou amateurs) décident d'augmenter le nombre de leurs ruches, histoire de compenser leurs pertes d'abeilles (domestiques) ! Mais, au même moment, à cause des prélévements excessifs qu'elle a fait subir à la flore, l'industrie cosmético-pharmaceutique fait disparaître 50% des fleurs sauvages !

(cette information a été publiquement donnée en septembre 2022 par l'herboriste creusois Thierry Thévenin)

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Résultat : de plus en plus d'abeilles (domestiques) pour 2 fois moins de fleurs qu'avant ! Les abeilles (domestiques) n'en continuent pas moins de mourir mais, désormais, les grandes victimes de ce drame sont les abeilles sauvages, qui disparaissent à vitesse grand V ! Les "sages" pourraient peut-être s'imposer de diminuer le nombre de leurs ruches (voire de cesser d'élever des abeilles !) ?

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