ELECTIONS LEGISLATIVES EN CREUSE : C'EST AU PIED DU MUR QUE L'ON VERRA LE MACON !
Le gouvernement provisoire appelle de tous ses voeux les ouvriers de chaque spécialité pour siéger à l'Assemblée nationale. Le choix de mes confrères s'est arrêté sur moi et je n'ai pas hésité un seul instant à répondre à leur appel. Je me propose donc à vos suffrages. Ma profession de foi sera simple et désintéressée : mon patriotisme est connu d'un grand nombre d'entre vous...
Membre de la Société des droits de l'homme, je n'ai jamais dévié un seul instant. Electeur de mon pays natal, je sais que le nombre des ouvriers qui s'expatrient de notre département est considérable. Ah ! s'il m'était réservé de les représenter, c'est un honneur dont je serais fier ! Je veux et je demanderais alors...
La Révolution et toutes ses conséquences; la souveraineté du peuple et toutes ses conséquences; toutes les améliorations progressistes possibles; que la société garantisse à chacun l'existence et le bien-être par le travail en prenant tous les moyens pour supprimer la misère; l'éducation gratuite et égale pour tous, pauvres comme riches...
L'augmentation du traitement des instituteurs du primaire et leur élévation au grade de 1er magistrat de la République; la suppression de tout impôt sur les biens de première nécessité; la suppression de la patente dans la petite industrie; la réduction des gros traitements; la liberté de la presse sans aucune entrave, la liberté individuelle; l'amélioration de l'agriculture...
Je demanderais justice pour les femmes, la protection du faible par le fort, de l'enfant par le vieillard, de la minorité par la majorité. En un mot, je veux un ordre de choses où toutes les passions basses et cruelles se trouvent enchaînées.
Martin Nadaud
ouvrier maçon
(candidat à l'élection législative de 1848 en Creuse)