UN COIN DE CREUSE OU LES ANIMAUX PEUVENT... VIEILLIR EN PAIX !
Le rendez-vous nous a été donné devant une chapelle, du côté de La Celle-sous-Gouzon... Alors que nous attendons depuis plusieurs minutes, une voiture surgit soudain : sans mettre pied à terre, sa conductrice nous enjoint de la suivre et repart aussitôt. Nous nous efforçons de ne pas la perdre, jusqu'au chemin passablement défoncé où elle nous amène et s'arrête...
Impossible de douter que nous sommes à l'entrée du refuge pour animaux de Julie et François ! En effet, le concert d'aboiements qui émane des dizaines d'enclos est, à lui seul, suffisant pour nous le confirmer. A l'entrée, des Bergers des Pyrénées (grands comme des poneys) se déchaînent, sautent et hurlent tant qu'ils peuvent ("Pourvu que le grillage tienne !" pensons nous trés courageusement)...
Les autres enclos sont pratiquement tous occupés par des chiens-loups, qui finissent par se taire. François nous expose alors la philosophie du refuge, qui consiste à recueillir les animaux qui ont été maltraités (en un mot) pour leur permettre de finir paisiblement leur vie (le refuge héberge des chiens de garde, des chats abandonnés et des chevaux qui, normalement, étaient destinés à être euthanasiés).
Julie connait bien le sujet des chiens puisque, en dehors du refuge, elle exerce le métier de maître-chien au sein d'une société de gardiennage. François, lui, consacre tout son temps à trouver des aides financières, ainsi qu'à s'occuper et à nourrir au quotidien toute cette ribambelle d'animaux esquintés psychologiquement (souvent du fait de dressage mal menés... en 2 mots cette fois).
François nous parle également de chiens génétiquement manipulés pour devenir d'impitoyables tueurs auprès de ceux qui tentèrent de fuir le bloc de l'Est (du temps de la guerre froide) en franchissant la frontière tchécoslovaque... quelques-uns des descendants de ces chiens sont arrivés là et François est désormais le seul humain dont ils acceptent la présence (le temps qu'il leur donne à manger).
Julie et François vivent (chichement) au milieu des animaux du refuge, dans un modeste chalet en bois dont la seule source d'énergie est un panneau solaire appuyé contre un mur. Le moins que l'on puisse dire est que ces 2 défenseurs de la cause animal ne roulent pas sur l'or et que, sans l'aide de la Fondation Brigitte Bardot, ils auraient jeté l'éponge depuis longtemps !