DE NOMBREUSES COMMUNES CREUSOISES N'AURONT PLUS JAMAIS DE MAIRES !

Comme tous les médias le savent, le département de la Creuse est né le 22 janvier 1790. Ce jour là, il a 2 chefs-lieu (Guéret et Aubusson), 7 districts, 35 cantons et 343 communes. Le 17 février, les révolutionnaires rectifient la liste et 40 communes sont supprimées. Puis, en 1802, la préfecture de la Creuse décide d'en supprimer encore 141 (heu... ça fait peut-être beaucoup là ?)...

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Le préfet les trouve dépeuplées ou trop pauvres (ou n'y trouve personne capable d'être maire car aucun des habitants ne sait lire). Son projet n'est pas appliqué mais, entre 1829 et 1842, une trentaine de communes sont cependant "fusionnées" et des noms disparaissent. Parmi les "disparus" se trouvent LA BORNE (qui fut la 1ère baronnie de la Marche et qui avait pour seigneur les d'Aubusson)...

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En 1789, la paroisse de LA BORNE devient une commune et s'équipe d'une école primaire (qui ne fermera ses portes qu'en... 1971). Le 18 juin 1842, une ordonnance royale raye LA BORNE de la carte de la Creuse et rattache ses 240 habitants à Blessac. BLAVEPEYRE va connaître le même sort 2 jours plus tard et perdra son nom dans sa fusion avec Bussière-Nouvelle.

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BELLEGY figure en 1790 sur le tableau des municipalités d'Aubusson. Mais, en 1794, BELLEGY est rattachée à Champagnat (puis, en 1822, est détachée de Champagnat pour être incluse dans Saint-Domet). Ancienne commanderie de l'Ordre de Malte, la paroisse de La Croix-au-Bost devient commune mais est rebaptisée BOIS-LIBRE (sans croix donc) par les révolutionnaires...

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En 1842, elle est digérée par Saint-Domet et, du coup, perd aussi son nom révolutionnaire. LEON-LE-FRANC est une paroisse de Combraille nichée en terre marchoise : elle ne figure donc pas sur la liste du département de la Creuse de 1790 et, après 4 ans d'existence, est rattachée à Bosroger. L'histoire qui suit (celle de Chambon) devrait bien vous plaire...

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Aprés la Révolution, les communes mitoyennes de CHAMBON-CAMPAGNE et CHAMBON-VILLE coexistent pendant une belle quarantaine d'années. Puis, en 1834, CHAMBON-CAMPAGNE est digérée par CHAMBON-VILLE (histoire de mettre la campagne à la ville). Mais CHAMBON-VILLE disparait à son tour en 1891 pour devenir... Chambon-sur-Voueize.

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La paroisse de COMBRAILLE va, quant à elle, perdre plus que son nom : devenue commune en 1790, elle est rattachée en 1834 à celle de Viersat. Son ancien bourg ne comprend plus qu'un bâtiment (écroulé) et son église à totalement disparue. De son cimetière, il ne reste désormais plus qu'un tertre, au sommet duquel est plantée une croix en pierre (brrr !).

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GIGOUX est une commune qui a été constituée en rassemblant les paroisses de La Chapelle et de Gigoux (donc 2 églises à entretenir). En 1834, GIGOUX est intégrée à Lepaud : les 2 églises se sont volatilisées (abracadabra !) et les 2 villages ont quasiment disparus. De leur côté, la commune de MAZEIRAT et ses 149 habitants ont été rattachés à Tardes en 1836...

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En 1999, à MAZEIRAT, l'église est classée Monument Historique : elle se dresse au milieu de maisons en ruines et la population est désormais de... 1 habitant. Sous l'ancien régime, la paroisse de LE CHASTELET D'ENTRAIGUES devient SAINTE-RADEGONDE. Les révolutionnaires (qui n'aiment pas plus les saints que les croix) en font une commune qu'ils nomment LES COTES...

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En 1834, LES COTES est digérée par la commune de CHATELET, qui est elle-même intégrée dans celle de Budelière en 1851. A Saint-Médard, la paroisse est démembrée en 1768. C'est donc le village de LE SAILLANT qui devient commune à la Révolution. Mais, quelques années plus tard, cette commune est rattachée à... Saint-Médard (là où il pleut quelquefois, parait-il).

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Seigneurie de sénéchaux, la paroisse de LA TOUR SAINT-AUSTRILLE devient commune en 1790 et le reste jusqu'en 1848, année où elle est fusionnée avec celle de SAINT-DIZIER, l'ensemble prenant alors le nom de Saint-Dizier-la-Tour. La paroisse de SAINT-DIONYS devient commune mais (comme vous vous en doutez) est rebaptisée du doux nom de LA REGENEREE !

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LA REGENEREE devient alors chef-lieu de canton, au grand dam de La Courtine. Puis, en 1797, LA REGENEREE est rattachée à La Courtine... qui devient chef-lieu de canton. L'église de LA REGENEREE s'écroule en 1958 et, dans les années 1960, son cimetière est fermé. Réunie à Saint-Merd-la-Breuille, la commune de LE BESTH gardera son école jusqu'en 1975.

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Un petit florilège "citoyen" vous tente-il Jacques ? Villefert devient commune sous le nom de LIBREFER et Saint-Pardoux-des-Bois sous celui de COMBE-LA-LIBERTE. Evaux-Paroisse est renommée EVAUX-FRATERNITE et Bord-la-Roche devient BORD-LA-LIBERTE. Quant à Saint-Séverin-de-Bordeaux, il se mue en LA RAISON et Paulhac en LA FORCE.

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Encore un peu ? La commune de Saint-Etienne-de-Versillat est rebaptisée VERSILLAT-LE-ROUGE et celle de Saint-Agnant est renommée VERSILLAT-LE-MARAT. Sainte-Catherine devient pour sa part VIGE-THAURION et Saint-Hilaire prend le nom de LA-PLAINE-LIBRE, Saint-Quentin... PUY-LA-CHABANNE, Donzeil... LE DONZEIL-LES-BOIS (etc...). 

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CHARRIERES, ancienne commanderie templière, devient commune à la Révolution. En 1829, elle est incluse dans celle de Saint-Moreil et son nom disparaît des registres. Une vingtaine d'années plus tard, les archives de la commanderie seront vendues... au poids. Pour finir, citons la paroisse berrichonne de CHAMPEIX qui devient commune creusoise avant de disparaitre.

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Nous avons trouvé les noms de ces "communes creusoises disparues" dans le livre La Creuse, contribution à la sauvegarde de son patrimoine (écrit par Jean Picaud et édité par ses soins en décembre 2002) où nous n'en avons picoré que quelques-uns. Sinon, les photos qui illustrent ce billet ont toutes été prises en Creuse par nos soins. Cependant, aucune ne montre les "disparues". Pourquoi ? Et bien tout simplement... parce que !