TERREUR, ANGOISSANT SUSPENSE ET PETITS REBONDISSEMENTS A MAISONNISSES !
En 1830, à (environ) 50 mètres du chemin qui va de l'ancienne Commanderie des Templiers au village de Le Chironceau (niché sur la commune de Maisonnisses), un paysan laboure sa parcelle... Tout à coup, une statue se dresse brutalement devant lui. Terrorisé, notre paysan dételle ses 2 vaches de la charrue et s'enfuit avec elles en courant comme un damné (de la terre) !
Il va aussitôt voir le curé de Maisonnisses à qui il raconte son aventure et dit qu'il ne veut plus retourner là où un diable en pierre s'est dressé après qu'il l'ait touché (par mégarde) avec sa charrue ! Le curé s'y rend donc seul et découvre qu'il s'agit d'un superbe gisant. Il le fait alors déterrer et transporter jusque sur la place du bourg où il est tout simplement déposé...
Prosper Mérimée (qui est écrivain mais également inspecteur des Monuments Historiques) s'étonne en 1837 de voir ce beau gisant livré aux intempéries en dehors de l'église. Six ans plus tard, le curé lui annonce que la statue est maintenant dans l'église. Mais, en 1890, le docteur Villard (maire de Guéret) informe le Conseil municipal de Maisonnisses qu'il veut acquérir ce gisant...
Ayant eu vent de cette offre, les habitants de Maisonnisses font bruyamment comprendre à leurs élus que "leur" gisant n'est pas à vendre ! Le Musée de Guéret contacte à son tour le Conseil municipal et se déclare prêt à l'acquérir. Mais, le 3 mai 1904, le gisant (186 cm de long X 62 cm de large) est classée monument historique et le Conseil municipal ne peut donc plus le vendre...
Le Conseil municipal de Maisonnisses considère alors qu'il est victime d'une atteinte à sa liberté de disposer du patrimoine de la commune et, le 18 décembre, une demande d'autorisation de vente du gisant est adressée au préfet de la Creuse. En novembre 1908, le classement est confirmé mais les élus ne s'avouent pas vaincus et ils font une proposition au Musée...
Ils offre à ce dernier de devenir propriétaire du gisant pour 300 (vieux) francs (livraison non comprise). Henri de Montegut vient l'expertiser et, le 17 avril 1914, il déclare à la Société des Beaux-Arts que ce gisant représente un chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il estime en toute certitude qu'il a été réalisé... à la fin du 15ème siècle !
Cette datation surprend bigrement les fonctionnaires des Monuments Historiques, lesquels avaient (de leur côté) plus logiquement conclus que le gisant de Maisonnisses datait du 13ème siècle. En 1934, Louis Lacrocq confirme également que ce gisant est une réalisation du 13ème siécle. Lui aussi y voit la représentation funéraire d'un chevalier de l'Ordre du Temple...
De récentes recherches ont permis de découvrir l'identité probable de celui dont les traits ont été reproduits sur cette statue mortuaire : en effet, un certain Antoine Derides, commandeur de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem est décédé dans la Commanderie de Maisonnisses et a aussi été enterré dans l'église de Maisonnisses (ça ne prouve pas tout mais...).
Marchoucreuse vous offre maintenant un petit cadeau, (rien que pour vous) : à l'extérieur de l'église une discrète petite porte donne accès à un lieu secret...
En bas d'un bel escalier, vous vous retrouverez dans la crypte au dessus de laquelle a été construite l'église de Maisonnisses...
Garder bien la porte ouverte... c'est la seule source de lumière de ce lieu historique et... c'est la seule issue pour en sortir !