PENDANT CE TEMPS-LA, STÉPHANE BERN FAIT UN LOTO !
Aujourd'hui, nous laissons le hasard nous guider (oui, celà nous arrive quelquefois !) . Et nous avons biiiigrement bien fait car il nous a directement conduit à Saint-Martin-Sainte-Catherine, une commune qui possède un faaaabuleux trésor patrimonial (pour l'instant du moins !). Sans plus vous faire languir, sachez qu'il s'agit de suuuuperbes fresques anciennes !
Cette petite commune de quelques 350 habitants (ils étaient encore 1400 il y a un siècle) se trouvent sur la D5, non loin de Chatelus-le-Marcheix. Elle est également située à l'ouest de Bourganeuf, à la limite de la Haute-Vienne, entre Guéret et Limoges (ça y est, vous l'avez trouvé ?). Et (comme vous l'aviez certainement compris) les vieilles peintures sont dans son église...
Elle a été érigée au 12ème siècle mais l'intérieur n'en a été décorée que 4 siècles plus tard (ce qui, pour nous, est probablement une sacrée chance !). Ouvrons une petite parenthèse au passage : vous n'imaginez sans doute pas, chers lecteurs, le temps qui nous a été nécessaire pour trouver les 2 renseignements qui figurent dans la phrase précédente !
Après avoir surfé sans succès sur Wikipédia, sur le site de la mairie de St-Martin-Ste-Catherine (qui nous apprend qu'elle possède une école, un stade et une église... point final !), sur celui de l'Office de Tourisme de Bourganeuf (qui ne parle même pas de l'église) et sur celui de la Société des Sciences de la Creuse (qui nous perd dans un dédale hors sujet), nous sommes abasourdis !
Mais (dans un sursaut héroïque) nous nous reprenons courageusement et trouvons enfin quelques maigres renseignements... Nous ouvrons ici une seconde parenthèse pour affirmer que (cette fois) nous sommes absolument certains que vous ne pouvez pas deviner où nous les avons dénichés ! Accrochez-vous bien... sur le site de Le petit futé (incroyable, non ?).
Le petit futé nous apprend ainsi que les fresques de l'église de St-Martin-Ste-Catherine ont donc (bien) été réalisées au 16ème siècle et qu'une partie d'entre elles représente Dieu entouré d'anges (musiciens). Sur d'autres murs, vous pourrez (demain, si vous le voulez bien, Lucien) découvrir les apôtres, un lion (voire, un léopard ) et, bien évidemment, un chien blanc (?).
Ailleurs, un écusson reprend les armoiries royales (parait-il parce que, nous, nous ne l'avons point vu). Parmi les sujets visibles dans ce fantastique intérieur d'église, vous ajouterez à cette liste futée quelques saints (nous les avons vu, nous aussi). A propos de "sujets", Marchoucreuse aimerait bien, maintenant et ci-dessous, aborder ceux qui fâchent...
D'abord complètement éblouis par la richesse des fresques, nous avons ensuite repris nos esprits pour nous apercevoir avec effroi que, outre le mauvais état de certaines peintures, de nombreuses et inquiétantes fissures sont présentes un peu partout dans cette église, laquelle est pourtant classée monument historique depuis 2004 !
Les 2 bourgs de St-Martin-Ste-Catherine (et leurs 350 habitants, qui n'ont certainement pas les moyens d'entretenir seuls le riche patrimoine de leur commune) font partie de la Communauté de communes de Bourganeuf et de Royère de Vassivière, qui regroupe bienheureusement 20 communes en son sein.... L'église de St-Martin-Ste-Catherine va donc s'en sortir ?
Hélas, mille fois hélas : la priorité de la Communauté de communes Bourganeuf-Royère de Vassivière est fièvreusement vouée, malheureusement pour St-Martin-Ste-Catherine, à la restauration du village natale de Martin Nadaud (illustre maçon, préfet et député creusois dont Marchoucreuse 23 a, à plusieurs reprises, honoré la mémoire, la vie et l'action, comme il se doit).
Dans le pire des cas, Saint-Martin-Sainte-Catherine pourra, quand bien même son église menacerait ruines, se vanter de posséder un monument historique, d'avoir une partie de son territoire qui est classée Natura 2000 et d'être promise à un bel (mais encore lointain) avenir en tant que banlieue de Limoges (dixit le site de la mairie de St-Martin-Ste-Catherine).
Pendant ce temps-là, à St-Martin-Ste-Catherine, les fissures vont (probablement) continuer de s'agrandir et les peintures vont commencer à s'écailler... Pendant ce temps-là, chargé d'une mission par le président de la République et épaulé par le ministère de la Culture, Stéphane Bern organise un loto pour sauver... ce qu'il peut, dans notre belle France !
Demandez aux creusois, cher monsieur Bern, quelle est la quantité de châteaux, d'églises, de ponts romans, d'oeuvres d'art ou autres qui méritent ici d'être sauvés (pour ce faire, vous n'êtes pas obligé de venir nous voir : vous pouvez vous contenter de nous téléphoner !). Et essayez d'imaginer, dans ce contexte, combien cela est dur pour nous d'aimer si fort la Creuse !