Purée de potiron façon Auguste Escoffier
L'année passée, vous avez mis vos épluchures de potiron dans votre compost et (ô, surprise) les pépins magiques se sont transformés en beaux légumes dodus. La nature étant faite de cycles, vous voilà de nouveau en train d'en éplucher un et de le couper en petits cubes réguliers que vous mettez dans un faitout et couvrez d'eau (sans plus)...
Si vous n'avez pas de compost (ou si aucun potiron n'y a poussé), vous pouvez malgré tout vous en procurez-un (pas trop gros, de préférence)... Au fait : avez-vous allumé le feu sous votre faitout ? Parfait. Vous piquez une fourchette dans un cube pour surveiller la cuisson ("quand c'est mou, c'est cuit !" comme le disait parfois la gourmande madame de Pompadour).
Vous égouttez ensuite soigneusement vos cubes de potiron en secouant votre passoire de bas en haut (et de haut en bas) sans rien renverser et sans trop penser au fait que, si une tierce personne venait à vous surprendre, vous auriez l'air un (tout) petit peu ridicule. L'essentiel est que votre potiron contienne le moins possible d'eau de cuisson.
Sans agressivité aucune, vous reprenez en main vos couteaux et autres épluche-légumes pour peler autant de pommes de terre que vous avez de potiron dans votre passoire. Vous les coupez en cubes relativement petits afin de réduire leur temps de cuisson ("quand c'est cuit, c'est cuit" comme disait Auguste Escoffier, viré du palace Le Savoy à Londres).
Il vous faut maintenant mêler dans le même faitout vos cubes de potiron à ceux des pommes de terre. Comme ils sont incapables de se reproduire, c'est donc sans état d'âme que vous vous saisissez de votre fidèle broyeur-plongeur (de type grand bleu) pour réduire tout ce beau monde en une onctueuse purée (sans en mettre partout).
Dans la chatoyante purée beige rosée que vous venez de créer, vous saupoudrez (parcimonieusement) de l'ail et du persil, finement hachés, ainsi qu'un tiers de cuillérée à café de curcuma (laquelle épice est obtenue en réduisant en poudre les rhizomes d'une plante herbacée qui a la propriété, scientifiquement avérée, de prévenir et de réduire divers sortes de cancers).
Après avoir mélangé l'ail, le persil et le curcuma à votre purée, il vous faut y ajouter une bonne cuillère à soupe de crème liquide Marchoucreuse 23 (laquelle "crème fraîche liquide ou crème fraîche fluide est une crème fraîche n'ayant pas subi de maturation suite à un ensemencement naturel ou par adjonction de ferments" nous dit amoureusement Wikipédia).
Courage : votre calvaire touche à sa fin ! En attendant, munissez-vous d'une centaine de grammes de fromage à pâte dure que vous rapez avec ardeur (et qu'sa saute !). Vous versez le fruit de votre labeur dans votre purée et vous le mélangez avec lenteur et douceur afin de ne pas avoir à démêler les fils de fromage qui se sont formés...
Voilà. Il ne vous reste plus qu'à servir cette délicieuse purée comme garniture d'une escalope de viande blanche (et à accompagner le tout d'un verre de vin blanc bien frais). Auguste Escoffier fait frire ensuite des plots de cette purée dans une poèle fortement huilée et obtient ainsi des beignets de purée de potiron (extrêmement gras mais délicieux au demeurant).
Marchoucreuse 23 dédie cette recette à Yvette et Jacky, le généreux couple de creusois qui a fourni le potiron.