Dans la cour de l'école de filles... en 1939
A la veille de l'entrée en guerre de la France, alors qu'elle est en poste dans la Creuse, une institutrice (aujourd'hui vous devez dire professeur-e des écoles) note soigneusement les paroles que ses petites élèves scandent pendant la récréation (leur jeu consiste à ponctuer chaque groupe de mots par le lancer d'une balle qui ne doit pas tomber par terre)...
"J'ai une vache (lancer de balle)... Je la détache (rattrapage et relançage)... J'la mène au champ... En 1900..."(quelle belle jeunesse insouciante !). Les fillettes chantonnent également "Maman, j'ai mal au coeur... Vite un verre de liqueur... C'est ma soeur... Qui m'a fait peur... Dans la rue aux 3 couleurs... Bleu-blanc-rougeuuu !" (quelle belle jeunesse patriote !).
Encore ? (d'accord... mille sabords !) "Qu'est-ce qui est dur... C'est le mur... J'y lance ma balle... Elle me revient... Dans les mains... Je d'mande pardon... A mon patron (?)... D'un air fripon... Il me répond... P'tit tourbillon... Grand tourbillon... (à la fin, il faut faire de petits moulinets, puis de grands moulinets, avant de rattraper la balle).
Pour les suivantes, vous devez essayer d'imaginer la gestuelle que les petites filles effectuaient : "Partie simple... Sans bouger... Sans rire... Sans parler... Sur 1 pied... Sur l'autre... Tapette devant... Tapette derrière... Devant et derrière... Bras croisés... P'tit rouleau... Grand rouleau... Moulinet... Et tourniquet !". Allez, 2 p'tits derniers (avant la fin de la récré) ?
"Pomi-poma... La belle a fa... La main au front... Aux 2 épaules... A la poitrine... Aux 2 genoux... Au bout du pied... Au talon... Par terre !"(fallait être bigrement rapide, hein !). Nous vous avons gardé la meilleure de ces comptines pour la fin : les fillettes la récitaient sur l'air de "Maman les p'tits bateaux" ! La voili, la voilà...
"Les vagues d'Ajaccio... Elles sont hautes... Elles font ramer les mat'lots... Font chanter Tino... Tino Rossi... Tino Rossiiii !". Voilà, c'est tout ! Marchoucreuse 23 espère (de tout coeur) que ces lignes ont su réveiller quelques bons souvenirs chez les creusoises qui, en 1939, lançaient (joyeusement) leur balle contre un mur d'école.
Inutile de vous rappeler qu'à cette époque, les filles et les garçons n'allaient pas à l'école ensemble... d'un côté la/les classe(s) des filles et de l'autre celle(s) des garçons.