Six scouts parisiens débarquent à Faux-la-Montagne et inventent "Ambiance Bois"

Il était une fois un groupe de copines et copains... Leurs vacances au sein des Eclaireurs de France les soudent très fortement. De retour à Paris, ces 6 jeunes protestants (venus de milieux très bourgeois) décident de prolonger leur expérience en collectivité et s'installent dans un appartement de la Cité des Sablons, à Bezons (dans le 95). Pendant 2 ans, ils préparent un projet de création de scierie...

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Mais pas  une de ces entreprises où le patron décide de tout et où les salariés exécutent, non ! Ce qu'ils veulent, c'est que chacun soit heureux au travail ! Pour la scierie, ils hésitent encore entre la Beauce (dénuée d'arbres) et le sud de la Creuse, où ils ont vécu de belles vacances avec les Eclaireurs de France (et où il y a plein d'arbres) : en 1984, ils choisissent  donc la Creuse et Faux-la-Montagne !

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Nos 6 parisiens rencontrent alors les maires de Gentioux, Peyrelevade et Faux-la-Montagne : Pierre Desrosier, Bernard Coutaud et François Chatoux se disent tous les 3 prêts à les aider à créer leur scierie. François Chatoux leur propose les vieux bâtiments de La Fermerie, à Faux, et en 1989, la Communauté de communes leur accorde un crédit-bail.

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Le Plateau de Millevaches est lucide... Madame Orluc (présidente du Club du 3ème âge de Faux) déclare : "Si on ne veut pas que le pays crève, il faut que des jeunes viennent s'installer ici". François Chatoux ajoute : "On ne peut pas se payer le luxe de choisir qui on accueille ! On accueille tout le monde et, si la moitié des projets capote, il reste toujours l'autre moitié qui marche".

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108 associations et particuliers apportent alors un capital de démarrage de 710.000 francs. La scierie est créée sous la forme d'une Société Coopérative de Main d'Oeuvre (SAPO) et s'appelle Ambiance Bois (voilà, c'est parti !). L'ensemble des salariés décide collectivement les éventuelles embauches, organise le fonctionnement et les orientations commerciales de l'entreprise...

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Le collectif (qui fonctionne en autogestion et sans hiérarchie) décide, en 1993, d'élargir ses activités : en plus de celles de la scierie, la coopérative se lance ainsi dans la construction de maisons en bois qu'elle installe partout en France. Puis, en 1998, marche arrière : afin de préserver la qualité de vie des salariés et de leurs familles, plus d'installation de maisons au delà de 60 km !

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Le chiffre d'affaires généré par la construction de maisons reste cependant la principale source de revenu d'Ambiance Bois. L'entreprise a fini de rembourser le prêt accordé par la Communauté de commune. En 2001, elle se dote alors d'une salle de réunion (réalisée dans le cadre d'un stage d'autoconstructeurs). L'année suivante, la coopérative investit encore...

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Un hangar de stockage et un hangar de construction (pour pré-assembler les maisons) viennent complèter les équipements de l'entreprise (qui connaît peu la crise). Puis, en 2013, une chaîne de broyage des déchets de bois est construite (aux amandes ?). Elle permet d'alimenter les chaufferies du Plateau de Millevaches (et rajoute une activité écologique au déjà beau palmarès des 25 salariés d'Ambiance Bois).

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Entre temps, le capital d'Ambiance Bois a augmenté. Il est passé à 141.244 € répartis en 1853 actions monétaires (attention, ça va devenir "vachement" technique...). Les salariés de l'entreprise possèdent (par les statuts) le même nombre d'actions (1853) "de travail", soit 50% des voix. Théoriquement, les actionnaires monétaires ne pourront donc jamais être majoritaires !

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Les 25 salariés resteront ainsi tous patrons de ce qui est désormais la Société Coopérative de Main d'Oeuvre (SCMO) Ambiance Bois. Car (sachez-le, belle jeunesse) chaque année, le Conseil d'Administration tire au sort un salarié qui devient PDG pour 1 an (à condition qu'il ne l'ait jamais encore été). Il devient (provisoirement) responsable de l'entreprise (mais n'a aucun pouvoir). Etonnant non ?

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Pour entrer dans l'équipe, la priorité est donnée aux personnes qui sont de fervents défenseurs de l'économie solidaire et qui ont envie de soutenir le projet social d'Ambiance Bois. Vos expériences de 75 ans et vos brouettes de diplômes passent donc aux second plan de leurs critères d'embauche ! Depuis 1989, plus de 100 personnes ont aidé à sa réussite...

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Des stagiaires, des gars et des filles en insertion, des compagnons, des étudiants (voire des collégiens) ont découvert que l'on peut travailler autrement. A Ambiance bois, les décisions sont prises en commun et chacun doit, tour à tour, occuper un emploi à responsabilité, être capable d'utiliser les machines, de tenir un emploi administratif ou de vente.

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Depuis plus de 25 ans, tout le monde gagne le même salaire, c'est à dire le SMIC + 10%. Chacun travaille 4 jours par semaine (du lundi au jeudi) et a (recomptez-donc) 3 beaux jours de repos hebdomadaire à consacrer à sa famille et à s'épanouir ! Les 6 fondateurs ont, de ce fait, prouvé qu'il est possible de s'épanouir dans son travail et de faire perdurer une entreprise sans patron !

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Parmi les 6, Catherine Moulin est devenue Maire de Faux-la-Montagne (de sensibilité écologiste). Dans cette petite commune de moins de 400 habitants, Ambiance Bois (25 salariés), l'agence La Navette (spécialisée en économie sociale et solidaire, 8 salariés) et le futur écoquartier communal sont autant de ballons d'oxygène qui permettent au Plateau de Millevaches de respirer un peu.

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L'écoquartier de Faux-la-Montagne se couvre peu à peu de splendides maisons écologiques en bois, avec citerne de récupération d'eau de pluie, panneaux solaires, chauffage bois et isolation en moumoute. Viendront s'y ajouter 2 logements sociaux, 1 halle, 1 verger collectif, 1 potager collectif, 1 parking collectif, 1 four à pain collectif, mais aucun diminue-tif. Nan... c'est pas prévu !

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Pour voir tous les produits Ambiance Bois... www.ambiance-bois.com.

Pour savoir s'ils sont disponibles... tel :05 55 67 94 06.

Pour aller les chercher... Coordonnées GPS : latitude 45.745 (39698753334) longitude 1.919 (21171096801758) ou La Fermerie 23340 Faux-la-Montagne.

Livraison possible dans toute la France (sauf les maisons, désolé).

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Comments

[agro98]

Chez nous on ne veut plus des scouts : ils ont le toupet d'aller quémander du poulet chez le boucher, du pain au boulanger et les mères (les pondeuses "entretenues") font pareil... attitude caractéristique du religieux...