Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
MARCHOUCREUSE 23
23 mai 2014

Un Creusois qui porte si bien son nom...

Notre homme naît en 1877 à Les Peyrudes, commune de Champagnat, à quelques kilomètres de Bellegarde-en-Marche. Devenu jeune homme, il devient maçon, puis entrepreneur en Creuse. Ce précurseur construit une maison et plusieurs ponts en béton armé (toujours visibles à Aubusson). Nous lui devons également un barrage sur la Tardes, vers Chambon-sur-Voueize.

1907-Francois Victor Denhaut


En 1907, il se prend de passion pour l'aviation et, avec l'aide d'amis artisans, François Victor Denhaut (car tel est son nom) construit son premier avion, un planeur. Il dépense tout son temps libre à la réalisation de ce rêve et, lorsqu'il parvient à prendre l'air à son bord (dans les environs de Bellegarde-en-Marche), il réalise qu'il lui a également consacré toutes ses économies.

1912-biplan Denhaut


Deux ans plus tard, Frédéric Danton (riche tapissier d'Aubusson et mécène à ses heures) lui commande un avion à moteur. François Denhaut réalise alors un biplan étonnant de 8 mètres de long pour 9 d'envergure. Avec son moteur Gnôme de 50 CV., il pèse 300 kilos. Sa particularité réside avant tout dans sa carlingue : Denhaut affirme qu'elle flotte sur l'eau comme un bateau !

1912-hydravion Denhaut


En attendant de le prouver, François Denhaut rejoint, en 1910, le club des très rares européens capables de faire voler un avion dans les airs. Son biplan, le Danton (car tel est son nom), peut emporter 2 personnes. Il est également capable d'atterrir et d'amerrir... en principe. Hélas, à la Fête de l'aviation de Bellegarde-en-Marche, notre pionnier rate son atterrissage et casse son avion.

1912-Meeting de Geneve-Hydroaeroplane en aout 1912


Bon nombre de creusois le traite alors de fou et de casse-cou. Denhaut décide qu'il n'a plus rien à faire en Creuse et il part en région parisienne. Il est embauché comme chef-pilote par les Etablissements Levasseur. Il y reconstruit (et perfectionne) le Danton. Puis Donnet, un autre petit constructeur d'avions, l'engage comme directeur technique.

1912-sur la seine en aout -Denhaut est debout dans le biplan


François Denhaut rêve toujours de construire un véritable hydravion. Il se met à la tâche et réalise un avion avec un fuselage très élaboré qui fait office de coque, mais l'équipe également d'un train d'atterrissage avec roues. Le 15 mars 1912, il fait un essai sur la Seine mais, arrivant sur l'eau dans une mauvaise position, il s'en faut de peu qu'il ne meurt de noyade.

1912-biplan Denhaut B


L'avion n'a pas subit de gros dégâts mais Donnet, furieux, ne veut plus entendre parler de lui comme pilote. Cependant, l'inventeur creusois persiste et, fort de son échec, fabrique en 8 jours une nouvelle coque à fond incurvé. Un ami le convainc de remplacer le train d'atterrissage par des flotteurs. En avril 1912, Denhaut parvient ainsi à faire décoller son avion de la Seine et... a y amérrir sans problème.

1913


François Denhaut fait alors breveter son invention et devient célèbre et riche. Par la suite, en 1915, il met au point des avions capables de voler à plus de 120 kilomètres/heure et la marine nationale le charge de fabriquer des hydravions de guerre. Il conçoit aussi un bombardier bimoteur, un hydravion avec un moteur de 300 CV, un gros porteur de reconnaissance et un engin amphibie.

1916-dessin de profil du Donnet-Denhaut


A l'aube de ses vieux jours, il revient en Creuse et meurt en avril 1952 à Bellegarde-en-Marche. Si l'occasion vous est offerte de passer par ce bourg, vous aurez plus que du mal à trouver le Musée François Victor Denhaut car, à l'heure où nous écrivons, il n'existe pas.

1916-hydravions Donnet-Denhaut DD8


Il vous faudra aller à Biscarosse (au Musée de l'Hydravion) ou à Paris (au Musée de l'Air du Bourget) pour trouver une trace de ce creusois Denhaut.


 

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Je reviens sur votre réponse pour vous préciser dans quelles conditions F Denhaut a failli perdre la vie. Le 10 mars 1912, il essaie son premier hydro, sur une coque inspirée de celle d'un Danton. Il construit l'appareil entre octobre 1911 et février 1912 à Port-Aviation. Il souhaite l'essayer sur la Seine toute proche. Il s'élance dans les airs depuis la terre et en essayant d'amerrir, par défaut de redan, l'appareil capote et passe cul par dessus tête. Denhaut en bon creusois ne sait pas nager et ne doit la vie sauve qu'à son gilet de sauvetage. Il modifiera son appareil en lui ajoutant un redan et le 13 avril 1912, il fait décoller et amerrir le premier hydravion à coque. Il s'associera ensuite avec Donnet et Levêque pour créer les appareils Donnet-Leveque à Port-aviation puis Bezons prés d'Argenteuil.
Répondre
F
Il est possible de voir des maquettes, affiches et photos des appareils de F DENHAUT au musée de l'aviation de Bellegarde en Marche dans la Creuse. Voici le lien vers la DGAC qui a fêté le centenaire de l'hydravion à coque en 2012 avec conférence et diaporama de grandes qualités: http://www.developpement-durable.gouv.fr/Francois-Denhaut-createur-d.html<br /> <br /> <br /> <br /> Attention, entre autres à quelques points, le Danton n'a jamais été construit en Creuse mais à Port Aviation, il n'allait pas sur l'eau et surtout Denhaut n'a jamais été riche il a toujours couru après l'argent ou s'est fait escroqué. Cordialement . F.GRAVIER
Répondre
S
En complément Yvelinois :<br /> <br /> au même endroit d'essai de l'hydravion (aux Mureaux en bord de Seine) de F. Denhaut, se trouve maintenant Astrium, ex Aerospatiale... et la fusée Ariane !<br /> <br /> <br /> <br /> voici ci-dessous un extrait d'un article de de l'Association Meulanaise de Généalogie et Histoire <br /> <br /> qui ne m'en voudra pas de la citer ici, vu son excellent travail !<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.aghyn.com/categorie-1305-centenaire_des_hydravions_aux_.html<br /> <br /> <br /> <br /> Beaucoup de constructeurs d’avions avaient déjà essayé l’adaptation de flotteurs à des planeurs remorqués par des vedettes rapides et à des avions déjà éprouvées, mais sans succès.<br /> <br /> <br /> <br /> Une autre technique plus complexe allait voir le jour en 1911, avec l’hydravion à coque, de François Denhaut (1877-1952). On est plus proche alors de la formule du bateau volant.<br /> <br /> Ces deux types d’appareils viendront dans notre région dès 1912.<br /> <br /> <br /> <br /> Les très nombreux constructeurs aéronautiques de l’époque sont à la recherche de mécènes et surtout de commandes militaires.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour convaincre, les acheteurs, principalement la Marine nationale et financer les recherches, on organise des concours, des meetings et des courses richement dotés.<br /> <br /> <br /> <br /> La presse spécialisée, « l’Aérophile », journal de l’Aéro-Club de France, fait état régulièrement de la progression des essais des différents constructeurs, ce qui nous permet de connaître la venue des appareils dans notre région.<br /> <br /> <br /> <br /> AUX MUREAUX<br /> <br /> Le premier hydravion connu est venu en avril 1912, pour expérimenter le premier hydro-aéroplane de.Nieuport, piloté par l’enseigne de vaisseau Gustave Delage Un mois plus tard Gustave Delage fait des essais avec un monoplan Borel. Le pilote fait alors un commentaire qui nous éclaire, sur la raison de sa venue sur le plan d’eau.<br /> <br /> <br /> <br /> « Sans avoir à se préoccuper des cultures, des locations de terrains si onéreuses et nécessaires jusqu’ici »<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut reconnaître que le plan d’eau situé entre Triel-sur-Seine et Les Mureaux, est d’une belle largeur, avec des possibilités d’envol sur une grande longueur et dont la rive gauche est à niveau du fleuve, et sans construction.<br /> <br /> <br /> <br /> Le célèbre peintre Gustave Caillebote, grand amateur de voile trouvait le bassin d’Argenteuil impraticable pour les régates après la construction du pont de chemin de fer, séduit par le plan d’eau, il fût l’instigateur en 1893 du déménagement du Cercle de Voile de Paris, au lieu de La Sangle aux Mureaux.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui n’a pas échappé également à l’industriel Henry Deutsch de la Meurthe (1846- 1919) .<br /> <br /> En plus de son activité pétrolière, c’est un mécène pour les nouvelles technologies automobiles et aéronautiques. Il possède d’ailleurs des entreprises dans ce dernier secteur qui le passionne.<br /> <br /> Il va combiner la proximité d’une de ses résidences le Domaine de Romainville à Ecquevilly, avec une implantation « logistique » pour les hydravions de ses firmes (en 1918, il possède les firmes Astra, Nieuport et Tellier), sur des terrains qu’il possède au lieu dit la Sangle aux Mureaux.<br /> <br /> L’installation est située à 500 mètres en amont de l’ancien pont de pont de Meulan à proximité du Cercle de voile de Paris, avec deux hangars en toile Bessonneau.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> L’Astra CM 100 ch, à la Sangle, on aperçoit dans le fond le pont de Meulan<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Toujours en 1912, au départ des installations de la Sangle, le maître aviateur Labouret procède aux essais du biplan Astra CM, équipé de flotteurs Tellier et d’un moteur Renault de 100 ch, il a 12,32 m d’envergure et 10,97 m de longueur.<br /> <br /> <br /> <br /> La firme Astra appartient à Henry Deutsch de la Meurthe. C’est d’ailleurs sur cet appareil que Labouret gagne le Meeting des Hydro-aéroplanes de St Malo, en août de cette année.
Répondre
S
Passionnant en effet... Je crois bien qu'on peut encore voir les ateliers de F. Denhaut en passant sur la route d'Argenteuil à Bezons ! Sauf destruction récente... Argenteuil a célébré ce grand ingénieur :<br /> <br /> http://www.argenteuil.fr/1025-argenteuil-et-l-hydravion-un-siecle-d-aventure-commune.htm<br /> <br /> La Seine a vu nombre d'avions et autres engins nautiques en essais chez nous, en Val d'Oise et de Seine ,<br /> <br /> j'ai retrouvé trace des hydraviosn à côté de chez moi : <br /> <br /> http://www.aghyn.com/categorie-1305-centenaire_des_hydravions_aux_.html<br /> <br /> Merci de ce beau billet, cordialement
Répondre
MARCHOUCREUSE 23
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 934 297
Newsletter
259 abonnés
Derniers commentaires
MARCHOUCREUSE 23
  • Treks dans la jungle creusoise, raid sur les pistes bitumées, récits mystérieux et légendes, aventures potagères ou domestiques, billets d'humeur, billets d'humour... du tourisme hors des sentiers battus !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité