Un conflit sans gland a éclaté en Creuse...
L'effet de surprise a été total ! En effet, l'état-major des forces creusoises a subitement déployé ses troupes le long des routes du département. Un armement lourd et moderne est rapidement entré en action et l'ennemi en est littéralement resté pétrifié. Les Unités Territoriales n'ont pas fait de quartier : les ennemis, sains comme malades, jeunes comme très âgés, ont été systématiquement éliminés !
En réalité, cette guerre a commencée il y a 4 ans : les troupes nationales se sont retirées et, aujourd'hui, les élagueurs-combattants de la Creuse les ont remplacées au feu. A ce propos, l'aide de camp du général Conseil-De Lacreuse nous a confié que, les agriculteurs ayant cessé de combattre, de perfides végétaux en avaient profité pour lancer leurs attaques en direction des routes.
Le même général Conseil-De Lacreuse affirme qu'il ne fera de bilan "qu'à la fin de la campagne". Toutefois, ses priorités militaires sont "la visibilité et la propreté qui priment sur la biodiversité". Cependant, le général Conseil-De Lacreuse concède que "la campagne a été menée de manière excessive". Effectivement... combien d'arbres sains, non hostiles, ont été froidement supprimés ?
L'équipe de MARCHOUCREUSE s'est rendue sur le front et a recueilli le témoignage d'une vieille dame qui vit seule dans sa maison, cernée par les arbres de bord de route. Elle nous a confirmé avoir reçu une lettre du général Conseil-De Lacreuse qui l'informait de l'imminence des combats et qu'elle devrait obéir à ses hommes sans quoi cela pourrait lui coûter très cher ! Elle nous a ensuite raconté les faits...
Une Unité Territoriale est arrivée avec un blindé-lamier et, malgré ses protestations, a abattu la plupart des chênes que feu son mari avait planté il y a fort longtemps (la vieille dame a étouffé un soupir)... Le bras du lamier s'est ensuite immiscé sur son terrain (clos) et a sectionné tout le côté d'un arbre. Les branches, en tombant, ont en partie écrasé le grillage. La vieille dame était outrée.
Europe Ecologie Les Verts a contacté le général Conseil-De Lacreuse pour lui demander d'entamer des pourparlers de paix ou, à tout le moins, de changer de méthode. Un collectif d'associations attire l'attention sur le fait que les routes ont été tracées sur d'anciens chemins qui, parfois, datent d'avant l'ère romaine et que, parmi les chênes abattus, certains étaient âgés de plusieurs siècles.
L'association creusoise La Digitale affirme avec force que la végétation des bords de route permet à la faune creusoise de circuler, de se cacher et d'y vivre, à l'instar des oiseaux, de certaines chauve-souris, de petits rongeurs (dont se nourrissent les rapaces) et d'insectes... protégés ! Cumulés aux disparitions des haies, le massacre des bords de route va être une véritable catastrophe écologique.
De nombreuses voix s'élèvent aussi pour dire que, tout comme les églises qui ont traversées les siècles, les arbres de bord de route sont une autre partie du patrimoine de la Creuse. D'autres voix, quant à elles, justifient les abattages par raisons de sécurité... Soit, parlons en : ici et là, des études très sérieuses disent que, par leur défilement latéral, les arbres nous indiquent notre vitesse...
L''Académie des Sciences assure aussi qu'ils fournissent des repères qui permettent aux conducteurs d'appréhender les courbes et les reliefs... et sont donc plutôt des facteurs de confort et de sécurité. Certes, l'hiver, les arbres de bord de routes favorisent la formation de verglas. Cependant, face à une conjonction neige + vent, les arbres protègent les routes de la formation de congères ! Alors ?
Il semblerait que le général Conseil-De Lacreuse ait appliqué l'adage selon lequel "Un bon arbre est un arbre mort" (et abattu). Si sa motivation première a été la recherche d'économies de frais d'entretien des routes et bords de route au détriment de tout le reste, MARCHOUCREUSE (qui s'emploie patiemment à vanter les beautés de la Creuse) ne peut que désapprouver une telle attitude.