D'un étang à l'autre, entre Chénérailles et Bellegarde-en-Marche
Sur la place de l'ancien foirail de Chénérailles, nous nous garons sans problème. Aujourd'hui, il n'y a pas de foire et, donc, le gros bourg est quasiment sans vie. Nous décidons alors d'en profiter pour visiter l'église...
Là, nous admirons longuement les remarquables fresques qui recouvrent le plafond. Les cervicales endolories, nous baissons finalement nos jolis yeux. Ils se posent en papillonnant sur de splendides boiseries de chêne sculptées qui encadrent un autel, hélas sans étoile.
Nous quittons ensuite Chénérailles par la D990 (direction Aubusson) que nous quittons très rapidement pour prendre la 1ère à gauche, direction Etansanne. Après quelques centaines de mètres, nous découvrons 2 étangs et un imposant château (privé). Du bord de la route, nous apprécions l'imposante stature de cet ancien château-fort. Il n'est protégé que d'un seul côté par une douve dont les eaux calmes réfléchissent toujours à ce mystère.
Nous revenons ensuite à l'étang, en contrebas du château. Sur sa berge, nous écoutons l'épais silence quand, soudain, un pépère ragondin se met à faire une longueur (et nous dit de ne pas nous occuper de lui car il ne fait que passer).
Nous découvrons alors qu'il n'est pas seul : à quelques mètres, indifférente à notre présence, assise sur une grosse pierre, mémère ragondin fait sa toilette. Derrière elle, dans l'eau, sa progéniture attend sagement. Nous dégainons discrètement (nos appareils photos) et les mitraillons sauvagement !
Nous décidons de poursuivre vers Boussaléchat mais nous arrêtons auparavant au bord d'un des Etangs de la Combe où, salués par quelques libellules, nous pique-niquons dans un calme extraordinaire. La civilisation semble tout à coup ne plus être réduite qu'à un pot de pâté, du pain, du fromage, une pomme, une gourde d'eau fraîche, un couteau... et notre Rolls-Royce plaquée or.
Nous repartons ensuite sur ces routes minuscules et décidons, pour ne pas nous perdre, de tourner à gauche à chaque intersection... Et voilà Peyrat-la Nonière, puis la D993, que nous traversons pour suivre la D4 jusqu'à l'abbaye (privée) de Bonlieu. Cette accueillante propriété fut pillée plusieurs fois pendant les guerres de religion (aujourd'hui, elle serait la propriété indivisible d'environ 300 héritiers. Dingue, non ?).
Nous revenons ensuite (par la D4) vers la D993 et tournons, juste avant, sur la gauche, direction Saint-Domet (et son surprenant clocher à fausses pendules). A la hauteur de Gouzat, nous partons sur la droite pour découvrir le plan d'eau de la Naute (camping, canoé, concerts, spectacles, restaurant-guinguette Les Copains d'Abord). Nous y sirotons paisiblement un panaché sous les canisses.
On the road again ! (comme dirait votre voisin anglais). La petite D40 mène à Champagnat, pays du châtelain philosophe catholique Jean Guitton. 4 châteaux encerclent le bourg (dont le château de Fournoux qui était celui de J.Guitton).
La D40 devient sinueuse et prend le nom de D40A. Puis elle vient mourir à Bellegarde-en-Marche, où il n'y a pas grand chose d'autre à faire, si ce n'est voir la tour de l'horloge pleurer sur le glorieux passé de cette ancienne capitale du pays du Franc-Alleu.
Sur le chemin du retour, nous nous interrogeons sur le goût que peut avoir le pâté de ragondin...