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MARCHOUCREUSE 23
28 mai 2010

DE SAINT-SÉBASTIEN À BONNAT, À PIED, DE NUIT, ET SANS CHAUSSURES

Trois camions font route vers Saint-Benoit-du-Sault... ou Eguzon. Ils viennent de Bourganeuf.

A bord, 23 hommes ont pour mission de récupérer un parachutage de containers d'armes. Chacun de ces jeunes hommes a une vingtaine d'années. Nous sommes le 28 Mai 1944... et ce sont 23 maquisards de la Creuse.

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Ils traversent à présent le village de Vaussujean. Sur le côté gauche de la route, en bottes et culotte de cheval, marche un officier de la milice de Vichy. Il avance dans la même direction qu'eux. Les camionnettes des résistants le dépasse et poursuivent leur route. Le milicien a vu les maquisards cachés à bord. Ils s'éloignent déjà, à belle allure, dans la nuit tombante.


Ils parviennent au rendez-vous prévu. L'avion est à l'heure. Tout le monde s'active. Les uns sont en protection, les autres récupèrent les caisses et les chargent. Très vite, la bétaillère et les 2 autres camionnettes redémarrent. Les munitions, les armes et les 23 compagnons d'armes y sont répartis. Le jour commence à poindre. Le convoi traverse Saint-Benoit-du-Sault sans encombres. Les partisans somnolent ou dorment. Les véhicules font route sur Saint-Sébastien. Maintenant il fait jour...


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Soudain, un cri : "Aux armes !"... Les coups de feu claquent, redoublent. C'est le 1er régiment de France, la milice de Pétain, qui attaque ! Les balles giclent. Les victimes sont dans les rangs de la résistance. Coincés dans les camionnettes, ils sont des cibles faciles. C'est le massacre ! Quelques-uns, malgré le déluge de feu, parviennent à sauter hors d'un véhicule. Ils plongent dans le fossé. Ils ne peuvent plus rien pour leurs camarades et s'éloignent en rampant. Les projectiles sifflent au dessus d'eux.
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Ils sont 3 à ramper dans le fossé. Ils s'éloignent du déluge. Après une longue courbe, ils bondissent dans un champ. Ils sont désormais hors de vue de l'ennemi mais il faut fuir au plus vite ! Ils atteignent un sentier. L'un d'eux est blessé. Il quitte les deux autres pour aller se faire soigner. Ceux-ci continuent, à l'abri d'un chemin creux. Plus loin, ils traversent en courant la voie ferrée et continuent d'un bon pas.


Soudain, des bruits de moteurs ! Ils plongent dans un champ de blés. Une colonne de side-cars passe, heureusement sans s'arrêter. Les 2 maquisards se coulent sous des barbelés et se cachent dans une haie. Puis, rassurés, ils repartent. Il fait chaud, ils ont soif... et faim ! D'une maisonnette isolée sort une vieille femme. La brave vieille leur indique la direction de la fôret de Saint-Germain-Beaupré.


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Ils y parviennent et la traversent. Ils partent ensuite vers une maison où ils rencontrent un homme, craintif, qui leur donne de l'eau... à contre-cœur. Prudents, ils s'éloignent rapidement de cet endroit. Ils n'ont toujours rien mangé. L'un des 2 résistants n'a pas de chaussettes et ses bottes le font souffrir. Tout à coup, ils rencontrent des enfants. Ces derniers devinent qu'ils sont "du maquis". Après mille détours rusés, les gamins les amènent à une maison où "on" les aidera. Les 2 camarades de combat sont reçus par un couple âgé qui les nourrit d'une salvatrice omelette et de fromage.

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Ils ne s'attardent pas, malgré le bon accueil. Ils cheminent sur la route, l'oreille tendue. Celui qui a les pieds en sang ôte ses bottes et reprend sa route, désormais nus pieds. Une autre maison ! Ils y sont reçus en héros et, autour d'une eau de vie généreuse, doivent raconter leur mésaventure. Quand ils reprennent la route, elle est devenue sacrément sinueuse ! Ils parviennent pourtant à l'entrée d'un gros bourg. Prudence ! Un panneau indique Dun-le-Palleteau. Ils décident de contourner. Ils sont inquiets.


A la sortie de Dun se trouve un café. Coup de folie, ils décident d'y entrer, le pistolet mitrailleur à la hanche ! La sympathique patronne leur offre une limonade... et un vélo. L'unique client propose de prendre le second combattant sur son cadre. Ils se rendent à St. Sulpice où ils parviennent à la nuit tombée. Ils continuent en roue libre jusqu'à La Celle Dunoise. Le client de Dun remonte alors avec les vélos.


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A la faveur de la nuit, il franchissent le pont sur la Creuse. Ils progressent dans la nuit jusqu'à leur point de chute, une boutique du bourg. Ils jettent trois cailloux dans les volets. L'attente... Enfin, le sympathisant leur ouvre. Ils expliquent la situation. L'homme les conduit alors à la sortie du bourg. Une cabane de jardin et des bottes de paille les accueillent. Confiants, ils s'endorment aussitôt.


A l'aube, le brave homme est là, il apporte de l'eau et un robuste casse-croute. Il recommande vivement aux maquisards d'attendre la nuit pour repartir. Ils prennent donc la route de Bonnat vers 22 h. En haut de la côte, ils retrouvent le chemin d'une ferme amie. Ils s'y font reconnaitre... ils sont aussitôt cachés dans une grange. Demain, les chefs seront avertis ! On les tenait pour morts ! Les 2 maquisards ont repris contact: ils sont soulagés. Ils vont enfin retrouver leur réseau à Bourganeuf. La vidéo du combat  !


Au cours de l'attaque du 28 Mai 1944, la milice de Vichy massacre 7 maquisards, en blesse 3 autres et fait 2 prisonniers.


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