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MARCHOUCREUSE 23
1 février 2010

LA CREUSE EST EN GRÈVE !


A Paris, en ces temps anciens, les faubourgs de la périphérie se nourrissent grâce aux fermes qui entourent la ville. Pour ceux du centre, des bateaux plats chargés de victuailles accostent sur une plage (la grève) qui devient un port. Au dessus, une modeste place, dite de Grève, accueille un marché qui grandit trop vite. Avant qu'il n'étouffe, il est déplacé de quelques centaines de mètres, à l'endroit même où naîtront plus tard Les Halles de Paris. La place de grève, désormais vacante, devient rapidement le lieu de rassemblement des ouvriers en quête de travail.


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Le port et le quai de Grève

 

 

 

 


Les années passent. Nous voilà rendus au dix-neuvième siècle : la place de Grève est désormais le marché du travail pour les métiers du bâtiment. La France s'industrialise, les campagnes se mécanisent peu à peu. Dans le Limousin, les jeunes bouches à nourrir sont nombreuses et le travail se fait déjà plus rare. Les hommes, jeunes et moins jeunes, se rassemblent et migrent à Paris pour y trouver de l'embauche. Les creusois, très nombreux, restent entre eux... entre "pays". Ils s'entassent dans des taudis proches de la place de Grève, qui est devenue entre temps la Place de l'Hôtel de Ville (XVIe siècle).


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Le chêne, 1er prix de légende, a été coupé par le propriétaire du champs. Il ne reste plus que la pancarte (mais elle n'a pas 300 ans)


Tôt le matin, qu'il pleuve ou qu'il gèle, des centaines de chômeurs se rassemblent sur la place. Ici, les terrassiers, plus loin les maçons et ailleurs les couvreurs, tandis que, dans leur "Coin", attendent les peintres. Les entrepreneurs viennent y chercher, au jour le jour, la main d'œuvre dont ils ont besoin.


Contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette situation ne leur plait pas ! En effet, les offres d'embauche étant publiques, le chômeur qui accepte un trop bas salaire se fait aussitôt houspiller par les autres, souvent venus du même village que lui.


Cette façon de procéder, de fait, maintient les salaires a un niveau convenable. Les entrepreneurs en souhaitent vivement l'abolition. Pour d'autres raisons, le pouvoir politique, lui aussi, voit d'un mauvais œil ces importants rassemblements de chômeurs.


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L'aspect actuel de l'Hôtel de Ville de Paris et de sa place


 


 

 


Les maitres-maçons, en majorité des migrants creusois, ont acquis le privilège de venir, eux aussi, y choisir leurs commis et leurs aides. Ils disposent également d'un droit de trois heures d'absence pour se rendre "à la Grève".

Lors de conflits avec leurs employeurs, ils n'hésitent pas, à tour de rôle, à renvoyer leurs aides et à prendre leurs trois heures, désorganisant ainsi les chantiers. Ils inventent là ce que l'on appellera, au 20e siècle, la "grève tournante".


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Les barricades des émeutiers résistent à la troupe

 

 

 

 

 

 


En 1830 et 1848 éclatent des soulèvements populaires auxquels participent les ouvriers du bâtiment. Les ruelles étroites, autour de la Place de l'Hôtel de Ville, sont obstruées de barricades. L'artillerie et la troupe ne parviennent pas à y pénétrer.


Les dirigeants de l'époque font, par la suite, raser des centaines de maisons, tracer de larges avenues, agrandir la place à ses dimensions actuelles, et installent une forte garnison dans l'Hôtel de Ville. Enfin, pour briser la (place de) Grève, les corps de métiers (maçons, terrassiers, couvreurs et peintres) sont dispersés à 4 endroits différents.


Malgré tout, il faudra attendre les lendemains de la 1ere guerre mondiale pour que cesse totalement les regroupements des chômeurs de la place de l'Hôtel de Ville.


602MA_ONS

L'association  Les Maçons de la Creuse
a toujours quelque-chose à nous apprendre !







ASSOCIATION LES MAÇONS DE LA CREUSE

 

2 Petite rue du Clocher

23500  FELLETIN

(TEL 05 55 66 90 81

ou   05 55 66 86 37)

 

contact@macons-creuse.com


604MA_ONS

On ne peut pas dire qu'ils furent esclaves

De là à dire qu'ils ont vécu

Lorsque l'on part aussi vaincu

C'est dur de sortir de l'enclave

Et pourtant l'espoir fleurissait

Dans les rêves qui montaient aux yeux

Des quelques ceux qui refusaient

De ramper jusqu'à la vieillesse

Oui not' bon Maître oui not' Monsieur...


Demandez-vous belle jeunesse

Le temps de l'ombre d'un souvenir

Le temps du souffle d'un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?


JACQUES BREL

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